Ramones › The Chrysalis Years

Il y a eu la boîte de Pandore mais celle-ci, vous pouvez l'ouvrir sans le moindre danger, l'unique risque étant de devenir totalement accro à son contenu. C'est pas possible, Papa Noël doit aimer les Ramones : trois CD, plus de quatre-vingt morceaux, il y a franchement de quoi s'en mettre plein les oreilles puisque sont groupés ici les cinq disques sortis chez Chrysalis Records (quatre en studio, un live) soit 'Acid eaters' (album de reprises), 'Mondo bizarro', 'Brain drain', 'Adios Amigos' et 'Loco live'. Contrairement à certaines légendes urbaines, ce sont d'efficaces albums qui, après le creux de la vague de la fin des 80's, témoignent d'un second souffle pour les New-Yorkais. La remise au goût du jour par des producteurs tels que Bill Laswell ou Daniel Rey aura permis au groupe de sublimer une formule qui n'a que peu varié mais qui s'est révélée efficace malgré quelques passages à vide. Cette dernière phase de leur carrière permet aussi de dresser un bilan des acquis des musiciens et de rectifier certaines affirmations... D'un quatuor de petites frappes de la Grande Pomme, les Ramones sont devenus un monument du rock (même si la reconnaissance de leur vivant n'aura été que partielle). Joey est quand même un putain de chanteur, Dee Dee laisse à l'éternité une poignée de classiques immortels, la frappe de Marky a gagnés en assurance et même si les accords barrés restent la dominante niveau gratte, le son aura gagné en maturité, peu importe les changements de personnel. On pourrait déplorer le manque à l'appel des bonus précieux figurant sur les éditions japonaises comme la reprise du 'R.A.M.O.N.E.S.' de Motörhead mais inutile de se montrer trop gourmand non plus quand tant de classiques sont ici compilés : 'Pet semetary', 'Anxiety', 'Take it as it comes' ou encore 'Cretin family', 'I believe in miracles' et 'Take the pain away'... L'album live, sans doute le meilleur témoignage hors studio, permet de se replonger avec délice dans les premières compositions version scène, un endroit où les Ramones étaient rois. Voilà trente-trois incontournables qui s'enchaînent sans temps mort avec les désormais culte 'one two three four' entre...Rien que l'intro avec la musique du 'Bon, la Brute et le Truand' avec le public scandant 'Hey ho let's go' permet de saisir l'aura culte qui entoure déjà le combo, même si elle n'a rien de comparable à l'engouement post-mortem qui suivra. En gros, si vous êtes un frileux, l'acquisition de cette compilation résume aux trois quarts ce que vous devez savoir des Ramones, un gang de mecs sur lequel personne n'aurait misé un dollar devenu une institution. Car leur musique, c'est ça aussi, plus que chez toute autre formation punk au monde, la revanche des moins que rien sur le monde !