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Picture Palace Music › Indulge the Passion

cd • 9 titres • 75:00 min

  • 1Immortal Hours and Passion Flowers 10:04
  • 2The Rose and the Cross 8:33
  • 3Separate Existence 6:18
  • 4Speaking Stillness in the Rose-Flushed-Snow 5:39
  • 5Bealific Vision 6:12
  • 6Fiery Fountain of the Stars 6:18
  • 7Passion of Regret 12:16
  • 8Compass Me 12:09
  • 9Continuous Aspiration 7:30

extraits vidéo

informations

Écrit et composé par Thorsten "Q" Quaeschning (1, 2, 4, 5,7, 8 et 9) Sascha Beator (3, 4 et 6) et Juergen Heidemann (1) Enregistré entre 2010 et 2012 aux Townend Studio (Berlin), Qualitz-Church (Qualitz), Eastgate Studios (Vienne) et OrBeat Studios (Berlin)

Pour en savoir plus sur Picture Palace Music et entendre des échantillons sonores, visitez le site web; http://www.picture-palace-music.com/

line up

Thorsten "Q" Quaeschning (Synthés, claviers, orgues, Harmophone, Memotron, piano, Glockenspiel, Kora, Koto, Darbuka, Ebow-Guitar, Electric-Guitar, Lapsteel-Guitar, batteries, Djembe, Kazzoo électrique vocodeur et voix) Sascha Beator (Synthés) Djirre (Guitares électriques et acoustiques et Mandoline électrique) David See (Guitares électriques et Mandoline électrique) Stephen Mortimer (Guitares électriques et acoustiques) Thorsten Spiller (Guitares acoustiques) Vincent Nowak (Batteries, Didgeridoo, Darbuka, Djembe, Shaker et Cajon) Juergen Heidemann (Sound-Stones, Stones, Rainstick et voix) Tommy Betzler (Batteries, Gongs, Shaker, Djembe et Darbuka) Kai Hanuschka (Batteries, cymbales et Cajon) Nadine Gomez (Violons) Vanessa O (Violoncelle)

chronique

  • rock électronique noir et progressif

Dans sa quête pour une originalité absolue Picture Palace Music stigmatise notre incrédulité par des œuvres d’une étonnante sensibilité tabassée par de furieux élans de violence. Ambigüité? Tout à fait! Indulge the Passion est une œuvre perplexe qui laisse une étrange empreinte de fascination après la première écoute. Et, conformément aux nombreux instruments listés pour sa réalisation, chaque écoute supplémentaire dissipe le doute et enracine la perception que nous sommes devant une grande et étonnante œuvre aux structures ambivalentes, sinon schizophréniques, où la douceur côtoie la violence et la romance se perd dans son reflet. Indulge the Passion est une autre superbe œuvre qui survivra à ce groupe fascinant qui est tissé dans les méandres d’un monde de noir et de blanc et qui me fait dire que Picture Palace Music mature comme les âmes dans la tourmente.
De lugubres ondes de synthés et de scintillantes vagues se chevauchent pour paver la voie aux sobres percussions de "Immortal Hours and Passion Flowers" qui ouvre Indulge the Passion avec un rythme timide. Des lames de synthé pleurent au-dessus de ce rythme introductif auquel s’ajoutent des percussions qui résonnent comme du bois creux, guidant le rythme vers une lourde et résonante ligne de basse. Et ce rythme s’alourdit. Circonspect il croule sous ces accords lourds et ces percussions qui tintent comme du bois de verre, conservant une approche mélodique que les lamentations de synthé enveloppent d’une intrigante aura de mystère. Des accords de clavier dessinent une fine harmonie qui s’évanouie dans ce dédale de percussions alors que "Immortal Hours and Passion Flowers" se dirige vers un bref passage atmosphérique où arpèges cristallins et chœurs de soie flottent dans un trou noir que de fines percussions redirige vers son lourd tempo d’origine. Ambigüité? Absolument. Les 9 titres qui nourrissent l’indomptabilité d’Indulge the Passion offre de superbes structures où la passion se dévore à coups de tourmentes avec des rythmes et mélodies qui se chamaillent dans des ambiances tantôt hard rock et tantôt oniriques. Comme une rose poussant dans le jardin des ténèbres, "The Rose and the Cross" est un pur bijou de sensibilité. C’est un superbe moment qui déchire l’âme avec ses cordes de violons et violoncelles pleurant sur des séquences/percussions roulant comme des vaguelettes prises dans une eau morte. Le rythme est lent, voire statique, avec des percussions aux formes claniques amérindiennes qui recueillent ses larmes de violons/violoncelles dont les paramètres de la sensibilité augmentent dans un latent crescendo structuré pour arracher des larmes du cœur. Très beau et trop déchirant! "Separate Existence" secoue notre torpeur émotive avec des frappes de percussions roulant dans une spirale infernale. Les percussions tombent à bras raccourci sur un tempo dont les rotations sèches et débridées traînent des accords harmoniques et des souffles surnaturels. Ces voix se perdent dans des synthés et guitares qui unissent leurs lamentations pour former de captivantes mélodies à la fois spectrales et virginales. Dans son canevas rythmique qui semble escalader une pente éternelle, "Speaking Stillness in the Rose-Flushed-Snow" tombe dans nos oreilles avec ses percussions lourdes et ses séquences papillonnantes. C’est une attrayante et entraînante ballade électronique aux milles tonalités gisant sur un bouillonnant lit de séquences et percussions qui moulent un rythme pesant mais harmonieux grugé par des guitares, synthé et kazzoo électriques qui unissent leurs timbres pour tisser des complaintes surhumaines. C’est le blanc et le noir mis en musique. "Bealific Vision" est une autre superbe mélodie. Une vraie perle de tendresse et de mélancolie avec des guitares qui hurlent sur le dos de la fragilité des notes d’un piano brodant les mémoires d’une délicate mélodie contemplative qui pleure dans le brouillard.
Des arpèges se dandinant avec candeur dessinent l’attachante mélodie introductive de "Fiery Fountain of the Stars" qui s’écroule dans un furieux tourbillon activé par une bonne ligne de basse, des séquences syncopées et de solides percussions. Lourd et tranchant, comme mélodieux et éthéré, "Fiery Fountain of the Stars" navigue entre la quiétude et la furie avec une surprenante ressemblance avec Tangerine Dream. Les sombres et lugubres brises d’un Harmophone introduisent la solennelle intro de "Passion of Regret" qui trébuche et se fond dans un suave et lent tempo aux odeurs de Pink Floyd et son Us and Them. Le synthé souffle ses airs de romances d’une sensualité ténébreuse sur un lit d’arpèges chatoyants qui miroitent tels des gouttelettes en suspension. Plus on avance et plus c’est lourd. Et, un peu après la 6ième minute, les percussions tombent. Elles accélèrent une rythmique évanescente qui étale son courroux avec de lourds riffs soloïques et des séquences chevrotantes avant de disparaître d’un coup dans des ambiances flottantes où de fragiles notes de piano errent dans des abysses bourré d’esprits revendicatifs qui seront balayés par une furieuse chevauchée apocalyptique. "Compass Me" est un autre superbe titre. Son intro est balayée des vents d’un didgeridoo qui soufflent dans une plaine imprégnée d’une aura fantomatique des spectres des déserts. Des accords d’une guitare acoustique y flânent, cherchant une mélodie à habiter alors que des percussions percent l’horizon pour mouler une séduisante approche dramatique. Et c’est à travers ces percussions, cette guitare portées par les vents ocrés d’un didge et les souffles errants des âmes perdus que "Compass Me" épouse le captivant crescendo d’un rythme lourd mais flottant, comme une lente chevauchée dans des terres hostiles où les sables miroitent comme des bulles éclatant sous un soleil de plomb. Des accords de piano électrique errent dans les sillons de leurs résonnances, étalant le sombre confort de "Continuous Aspiration" qui respire à coups de cymbales. Une séquence émerge. Ses touches papillonnent frénétiquement, entraînant les cymbales dans cette spasmodique danse linéaire vers les lourds cognements d’une batterie qui martèle le rythme lourd et incisif de "Continuous Aspiration". Une voix de femme hurle sa sensualité sur un rythme de plomb, concluant un autre intense voyage musical dans les entrailles théâtrales d’une bête aux multiples ressources artistiques.
C’est dans un bouillon de pur rock électronique noir et lourd qu’Indulge the Passion assaille nos sens. Une fois de plus la gang à Thorsten "Q" Quaeschning désarçonne avec un puissant album aux antipodes d’une passion dévorée par le remords. Violent et doux, romanesque et prosaïque; l’univers d’Indulge the Passion navigue en pleine tourmente, caressant nos fantasmes et ignorant leurs préceptes pour s’enfoncer dans le noir le plus absolu. C’est un opus déroutant et fascinant qui est dans la lignée des grandes œuvres de Picture Palace Music, de loin le groupe le plus créatif à avoir surgit dans la dernière décennie.

note       Publiée le lundi 11 juin 2012

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