Marrant le clin d'oeil ; je connaissais l'album 'De Stijl' (du mouvement artistique auquel prit part Mondrian notamment) des White Stripes alors ça m'a fait bizarre de trouver au courrier une promo d'un groupe baptisé De Stijl ayant intitulé son disque 'The White Stripes'...Visiblement, le dit groupe est français et pas né de la dernière pluie puisque formé au milieu des années 90. Après un hiatus de dix années, Peter De Stijl, l'homme aux commandes du projet, a visiblement décidé de réactiver la machine. 'Rencontre entre Joy Division et Depeche Mode' ai-je pu lire à leur propos sur une étiquette apposée sur le cellophane...Depeche Mode, c'est certain, c'est une influence (trop) évidente mais Joy Division...Peut-être en raison des guitares nettement plus présente que chez Martin Gore et sa bande ? Toujours est-il que le Français s'inspire beaucoup des techniques de ce dernier pour la composition ('Clues and motives', 'Psycho',...) et même certaines sonorités. 'Plagiat ?', demandera-t-on à juste titre. Je ne dirais pas ça, je parlerais plutôt de disciple motivé car si beaucoup de formations se sont risquées à s'inspirer des illustres Anglais, la plupart s'y sont aussi cassé les dents, ce qui n'est pas le cas de De Stijl qui a su mettre de son côté les moyens de ses ambitions notamment dans une production maîtrisée et des structures mélodiques assez efficaces. S'il a tout orchestré en solitaire, l'homme a ensuite engagé des musiciens pour l'interprétation et ces derniers paraissent aptes à remplir le contrat. Si son chant n'a de loin pas le charisme d'un Dave Gahan, on sent le soin apporté par Fred Vernay aux textures vocales qu'il veut accrocheuses sans sombrer dans une facilité trop évidente ; il nous régale ainsi de la mélancolique maladive de 'Burning blood', de la tristesse pluvieuse de 'Serial immortality' mais également de l'assurance de 'Angels falling' (pas si éloigné des Editors dernière version). Du haut de ses machines, De Stijl tente d'épicer le propos de quelques trouvailles comme les choeurs féminins soul sur 'Friend' et 'Greedy' (il m'a fallu un peu de temps mais ce n'est au final pas si désagréable), l'orgue du 'Wygiwin' final mais impossible de se démarquer de la filiation avec Depeche Mode malgré des rythmes souvent plus rapides mais également moins complexes que chez ces derniers. Pas de révolution sonore à l'horizon, quelques faiblesses de-ci de-là ('Out of memory' aux échos de New Order, un peu plat à mon goût, le couplet de 'Greedy') mais de manière générale, ce 'White Stripes' est un bon disque de pop, envoûtant au fil des écoutes, s'inscrivant à merveille dans un certain revival new wave dans lequel on compte notamment les White Lies ou Editors sur leur troisième opus. Reste à voir ce qu'il en sera dans la durée mais dans l'immédiat, ça se consomme avec plaisir. Précisons qu'un coupon permet de télécharger gratuitement deux versions alternatives de l'album...Acoustique ou electro, à vous de choisir, moi je n'ai pas essayé. 3,5/6