Sutcliffe Jügend › The Fall Of Nature

Après les embarrassants albums sortis sur Death Factory, j'avoue n'attendre désormais plus rien de la part de Sutcliffe Jugend ; aucun espoir ni pression avant écoute, donc. A la limite tant mieux : le duo cherche de son côté à renouveler son propos depuis le début des années 2000 (aurait-il admis l'obsolescence de la force pure ?), explorant de nouvelles pistes sonores. Ici, c'est au drone que s'attaque le groupe, genre difficile s'il en est. La chronique sera courte : je considère l'album comme un semi-échec. D'un matériau à base de guitare électrique (peut-être aussi un peu de synthétiseur, mais cela reste délicat à déterminer), se dessinent par superposition montées et descentes, rapprochements et éloignements, tensions et relâchements. Voilà, ça dure environ une demi-heure, suivi d'un long break très ennuyeux, avant de soudain exploser en un power electronics régressif, teinté 80s. Je suis navré de le dire, mais une fois de plus, cela ne fonctionne pas. Pourquoi, me demanderez-vous ? Le formalisme, déjà à la base trop rabâché, se voit desservi par une production inadaptée : manquent le son enveloppant, la spatialisation, la précision (que Bennett a de son côté réussie à dompter), le travail sur les saturations et fréquences, qui auraient permis de décupler le maigre propos en une puissance jouissive, au lieu de ce filet sonore bien faible. Il y a également une chose qui m'horripile, c'est ce flanger trop présent qui vient inutilement métalliser le son. Quel gâchis. Les icônes ne sont décidément plus ce qu'elles furent. Il semblerait malgré tout qu'avoir un nom suffit à sortir ce type de disque sur des structures respectables. Si tout le monde s'en contente, après tout pourquoi pas...