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Momus › Don't Stop The Night

cd • 11 titres • 49:03 min

  • 1Trust Me, I'm A Doctor05:21
  • 2Righthand Heart05:04
  • 3Lord Of The Dance02:59
  • 4Lifestyles Of The Rich And Famous03:36
  • 5How Do You Find My Sister?05:18
  • 6The Hairstyle Of The Devil04:29
  • 7Don't Stop The Night04:33
  • 8Amongst Women Only04:03
  • 9The Guitar Lesson03:53
  • 10The Cabriolet04:24
  • 11Shaftesbury Avenue05:47

informations

Nick Currie a mis à disposition l'album Don't Stop The Night en téléchargement sur Ubu.web : http://www.ubu.com/sound/momus_night.html

line up

Nick Currie

chronique

  • synthpop déviante et prohibée

Années quatre-vingt au crépuscule. Second Summer of Love. N'arrêtez pas la nuit, n'arrêtez pas la fête. Fin de party des yuppies. Acides dans la maison et dans le son des synthés. Momus se lance à corps perdu dans cette vibration électronique qui fait oublier un moment que la débauche se paye cash. Mettre le paquet sur la production, fleurter avec les hits-singles, lorgner un dancefloor clinquant mais torpillé par les paroles, on ne porte pas le nom d'une divinité sarcastique pour rien. Les derniers jours des winners cocaïnés glissant avec arrogance sur des tapis de beats un peu vulgos, usines à tubes pour minettes bien marketées, "Lifestyle Of The Rich And Famous", les flash claquent devant les caisses ramasse-poufiasses, on ne disait pas encore bling-bling, mais le pognon suintait dans les boîtes vaniteuses. Parodique et pourtant dépassant allègrement le mur du son à la con pour se nicher dans des genres infréquentables, comme le disco sikh de "Lord Of The Dance", ode putassière à une entité supérieure, un peu travelo, un peu transgenre, et qui aurait fait bonne impression comme single de n'importe quelle queen de l'eurodance. Dans ces nuits là trop pailletées pour être supportables, où règne une fausse allégresse shootée à l'acide, Momus injecte quelques anciens morceaux, réarrangés au mauvais gout du jour, hyperactif, épileptique et un peu gâché pour "Don't Stop the Night", mais transmuté en machine funky à l'arrière goût de steel drums en toc pour "Righthand Heart", d'autant plus pervers avec cette partie rapée dont il ne vaut mieux pas trop savoir ce qu'elle évoque. Car Momus est toujours le seigneur de la perversion, d'entrée de jeu un sale personnage joue au docteur "in a sexual way", la house à des remontées d'acide et d'attouchements déplacés, mais quoi, faut ce qu'il faut pour se rassurer sur sa propre existence et prendre le plaisir où il se love encore. Abandonnant les clubs, Currie mixe des beats hip-hop et des drôles de choeurs doo-wop, narre l'infâme histoire de ce type qui prostitue sa soeur pour sa propre élévation sociale, jusqu'à mettre à genou devant lui les clients qu'il soumet au chantage. Presque trop mécanique tout ça, musicalement comme dans le texte. Manque le souffle de la grande chanson, de l'ambiguïté vraiment troublante, sincèrement vécue. Elle arrive. Tube potentiel mais trop moralement louche, une femme partagée entre deux amants, la jalousie masculine qui tourne en curiosité teintée d'attirance homosexuelle sous-jacente : "The Hairstyle Of The Devil", pop futuriste millimétrée, accouplement contre-nature entre Aznavour ("Hier encore", totalement raccord) et la techno de Detroit, pathétique de paranoïa sexuelle et de fantasme voyeuriste, avec une prod qui en met plein la vue, hit maudit d'avance. Mais alors, uniquement sur les pistes transpirantes des boites cette nuit ? Et on va baiser quand ? Et avec qui ? Entres femmes seulement, c'est bien un fantasme de mec, juste histoire d'éjaculer soniquement sur de la soie synthétique. Bien entendu plus racoleur et facile tu meurs, mais les filles qui se touchent ça fonctionne toujours dans les pornos, pourquoi ça ne marcherait pas en pop de boudoir échangiste ? Trop facile, trop attendu ? Mais Nick Currie en a sous le capot, Sade ça le connait, les leçons de guitare vraiment pernicieuses aussi, soyeuses et interdites par la loi. Conte pédophile velouté qui se conclu au son d'une alarme dans le lointain, la sensualité impardonnable de "The Guitar Lesson" engage l'album sur une voie de sexualité hallucinée dont il ne reviendra pas. D'une déviance à une autre, il en a sous le capot on vous dit, celui du cabriolet qui quitte la route et se fracasse dans la nuit chaude, le narrateur encore vivant pris soudain d'un désir incontrôlable pour sa passagère décédée, "In the sudden shock of silence, with the morning stars above you. Lying bizarre in the wreck of my car.", languide et atmosphérique, d'une douceur lugubre, l'idylle nécrophile prend vie, odieusement contre-nature et pourtant si évidente. Après ces excitations malsaines, en forme de conclusion, retour de la synthpop, cette fois débarrassée des tics les plus voyants de la décennie qui s'achève, images qui s'entrechoquent dans une Londres encore agitée, sons qui se télescopent sur rythmique presque trip-hop déjà, vision du futur peut-être et mélancolie émergente. Besoin d'un peu d'air frais, la nuit s'est heureusement achevée, y survivre n'était une mince affaire.

note       Publiée le samedi 2 juin 2012

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    Aznavour dans Momus, Nick Currie avait utilisé les accords de "Hier encore" pour son single "Hairstyle of the Devil".