Crash Worship › In The Labyrinth Of The Master

Voilà une pochette qui retient l'attention. Le Diable, pine au vent, savoure son Midori tandis qu'une bête monstrueuse porte un labyrinthe sur fond de villes en flammes (cela se passe sur l'autre côté du gatefold, pour ceux qui ne l'ont pas). C'est digne de Clive Barker mais c'est du Markus Wolff qui moque gentiment les clichés Black Metal, aussi à l'intérieur (en plantant le fameux poignard-emblème au travers du crâne d'un métalleux) et sur les vinyles eux-même. Semble-t-il dire qu'il en sait un peu plus sur la nature du Maître ? Je l'ignore, en tout cas les enregistremens n'en disent pas beaucoup plus qu'à l'acoutumée. Ce nouvel enregistrement de 'Ge Rouge' est typique de leurs enregistrements studio, très clair et rèche, avec ce côté barbare à la Boredoms / Eye que l'on a vu déployé avec bien plus d'emphase par le passé. Le gros bloc live, ici, c'est Ixtasis : dix minutes de sauvagerie rythmique primaire au son dégueulasse (un peu trop, en vrai ; une autre référence au black metal ?) bien poussé sur les percussions et les guitares malmenées mais au détriment des fréquences moyennes, et donc des voix, élément pourtant essentiel chez Crash Worship. Cela semble ne jamais vouloir s'arrêter jusqu'à ce que l'on réalise que le vinyle, au bout de dix minutes, tombe sur un sillon fermé qui effectivement fait tourner la dernière mesure à l'infini, obligeant l'auditeur à briser le cycle infernal de lui-même. On peut questionner l'intérêt de ce single si ce n'est pour sa pochette, sachant que les deux titres sont déjà présents dans d'autres configurations (avec un bien meilleur son) sur la compile studio Asesinos et l'imparable live ¡Espontaneo!.