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Rodolphe Burger / Olivier Cadiot › Hôtel Robinson

cd • 10 titres • 44:29 min

  • 1Intro00:18
  • 2B à Batz05:05
  • 3Totem & Tabou04:31
  • 4Intermède00:22
  • 5Cheval-Mouvement06:32
  • 6From the East to the West05:20
  • 7Billy the Kid07:53
  • 8Je nage04:28
  • 9Hôtel Robinson05:06
  • 10Choral04:56

informations

Enregistré live aux Voûtes (Paris) le 28 Juin 2002 et aux Viellies Charrues (Carhaix) le 19 Juillet 2002 (5) Mixage par Doctor L

line up

Rodolphe Burger (chant, guitare, sampling), Marco de Oliveira (basse), Arnaud Dieterlen (ryhtmes, samples), Olivier Cadiot (sample vocal)

Musiciens additionnels : James Blood Ulmer (guitare 9)

chronique

  • les vacances de m. burger

D'Est en Ouest, de la vallée welche à l'île de Batz. Toujours la voix des autochtones, des vieux dans l'enclave, cette fois isolés par la mer. Cadiot à la rencontre de Mamie Dirou, et son histoire d'amour à 16 ans, pendant la guerre, mise en musique par la guitare angulaire et atmosphérique de Burger, la vie simple qui fait tilt comme les cloches tintinnabulent, "Totem & Tabou". Le fameux "Cheval-Mouvement" dans sa version la plus organique et fascinante, introduit par des samples de voix en boucle, décortiquées, lambeaux d'histoires, diapos de paysages littoraux, on entend finalement le cheval en question hennir ! A moins qu'il ne s'agisse d'un "jeune poulain" comme il est dit par un des habitants, sur la plage on entend le roulement des vagues, dans les dunes Rodolphe se cale sur une étrange rythmique rustique (de sabots ?), syncopes industrialo-artisanales. Plus enclin à faire rugir sa guitare blues-rock que dans la vallée, Burger sans auteur pour le soutenir s'égare parfois dans des chemins manquant de discours et de mélodie, les deux morceaux les plus faibles sont ceux où Cadiot intervient le moins. Burger est un homme de la rencontre, qui a besoin des autres pour se sublimer. Même si des décennies le séparent de son interlocuteur, l'essentiel est de se croiser, alors Cadiot ressort la voix de l'indispensable Jack Spicer pour poursuivre le récit de "Billy the Kid". Burger lui répond à coups de riffs dérivants qui saturent et grondent de toute part, de sa griffe reconnaissable entre toute, sur fond de beats hip-hop et échos lointains de synthés qui remontent à la surface, tour de force bluesy post-moderne. La suite est encore plus brillante, avec d'autres voix encore, sensuelle et chavirée d'Ingrid Bergman enchainant mystérieusement par un tour de passe-passe sur celle, douce et prenante de Gilles Deleuze, "Je nage", questionnement au rythme des vagues avec guitare acoustique sub-aquatique et roulis électronique, fragments de cours au fil de l'eau d'où émerge un étrange bonheur… Encore et toujours des voix, celle pleine de rugosité d'Henry Miller, dans un français hésitant, et l'arrivée de James Blood Ulmer, sur un répondeur, message d'un ami venu délivrer une dose de son blues-rock destructuré inondé de free-jazz. Dialogue entre deux guitaristes aux signatures bien personnelles, groove mid-tempo et touches noisy, mises en boucle vocales tripatouillées en direct par Cadiot et scories de piano mélancolique signé Franz Liszt, tous ce petit monde logé à l"Hôtel Robinson". La musique, sur l'île ou ailleurs, pour Burger et Cadiot, c'est toujours une affaire de rencontre, de croisement, de recréation de territoires, géographiques ou temporels. De récréation aussi. Mélanger ses voix, c'est un boulot pour une chorale, alors pourquoi pas aller trouver celle de l'île de Batz, en répétition rigolarde ? Faut suivre le chef, rythme électro reggae qui se cale tout seul et Burger qui trace ses lignes imprévisibles à leur côté. Sur une île ou dans une vallée, la musique c'est ensemble, toujours ensemble.

note       Publiée le dimanche 22 avril 2012

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    Enfin identifié la source des samples de Deleuze sur le fabuleux "Je nage", ça vient du cours sur Spinoza du 17 Mars 1981. Etrange bonheur de les entendre dans le contexte.