Hosein Alishapour › Badban Shekasteh

Hosein Alishapour est un immense chanteur ; il n’a peut être pas la tessiture hors des corps des Shajarian – dont le timbre fait s’écrouler toutes les représentations de ce qu’on imagine comme étant un "chant", tant le spectre couvert est large comme le ciel – mais la technique qu’il maîtrise absolument, et sa signature vocale très particulière, celle de l’intimité et de la confession plus de la prière flagornée, doublé de son érudition et l’art de composition et de son amour pour les instruments discrets – le oud et le sêtar sont toujours omniprésent ; et j’aimerais bien savoir qui en joue d’ailleurs – font que ce deuxième album, toujours uniquement téléchargeable (d’où un certain manque d’infos malheureusement), est, lui aussi, absolument incontournable, tant il est raffiné, inspiré, délicat : le oud prend ses aises, les impros de sêtar sont à tomber, et le reste de l’orchestre, très complet, ne lésine pas sur les feuillets ; on parle ici de voyage, on parle de méditation, de mots, sans comprendre la langue (même si ça parle de rébellion ici), c’est quelque chose qui parle à l’âme, comme Dieu ouais, dont la voix se transforme en musique pour y faire passer ce que le langage est impuissant à transmettre : émotions garanties.