La fin des 70's n'a pas été uniquement marquée par l'explosion du punk, elle fut également un terreau fertile pour l'émergence de ce qui fut communément nommé 'New Wave of British Heavy Metal' laquelle 'accoucha' de formations telles que Judas Priest, Iron maiden, Saxon, Def Leppard et j'en passe. Si ces groupes se caractérisaient par une accélération du rythme et des solis de guitare par rapport au hard rock de base, bien vite des petits malins en vinrent, consciemment ou non, à se positionner en porte-à-faux. Il y avait déjà dans une certaine mesure Angel Witch dont les thèmes et certains passages ralentis laissaient poindre une admiration un peu trop évidente vis à vis du Sabb' mais rien de comparable au son d'un autre combo originaire du centre de l'Angleterre: Witchfinder General. Ces derniers, plutôt que de s'engouffrer à la suite de leurs contemporains, optèrent pour une lourdeur clairement héritée de la bande à Iommi. Certes, ils étaient jeunes, s'éclataient bien mais témoignaient également d'un goût certain pour les films d'horreur de la Hammer, ce qui explique les textes et une certaine imagerie. Deux albums, aujourd'hui reconnus comme pièces importantes des débuts du doom, le split et une reformation ponctuée d'un nouvel album cette année. Avec 'Buried amongst the ruins', nous n'en sommes pas là ; c'est la genèse qui nous est ici racontée en compilant les maxis 'Soviet Invasion', le single 'Burning a sinner' et en complétant avec des chansons en concert. Effectivement, on note très vite tout ce que Witchfinder General doit à Black Sabbath dont ils se réclament clairement les héritiers si l'on en juge par les structures, la manière d'agencer les solis car nous sommes bien loin ici des Judas Priest et autres Iron Maiden. Si ces sonorités manquent légèrement de personnalité, on ne peut nier aux jeunes gens un certain savoir-faire en la matière. La production est très roots mais sans doute s'inscrit-elle à merveille dans cette démarche d'exhumation d'archives. Qui plus est 'Soviet invasion' est un très bon morceau, de même que 'Buring a sinner' (que l'on trouvera dans une meilleure version sur le premier LP) ou 'Satan's children'. Des raretés, un inédit ('Phatasmagorical'), de quoi appâter le chaland mais celui qui est déjà un peu connaisseur. Pour les autres, écoutez d'abord 'Death Penalty', puis achetez celui-ci, l'effet en sera renforcé. 3,5/6