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Boris with Merzbow › Rock Dream

cd1 • 4 titres • 50:00 min

  • 1Feedbacker35:06
  • 2Black Out05:20
  • 3Evil Stack05:05
  • 4Rainbow04:30

cd2 • 9 titres • 60:34 min

  • 1Pink04:14
  • 2Woman on the Screen02:37
  • 3Nothing Special02:14
  • 4Ibitsu03:35
  • 5A bao a qu04:35
  • 6The Evilone Which Sobs13:42
  • 7Flower Sun Rain08:05 [reprise de PYG]
  • 8Just Abandonned My-self13:21
  • 9Farewell08:11

informations

2006/11/18 live at Earthdom, Tokyo

Artwork : Stephen O'Malley (Southern Lord) L'édition Southern Lord CD est sortie à 5000 exemplaires numérotés. Sorti également en triple vinyle à 3000 exemplaires, à raison de trois couleurs différentes, avec un morceau bonus, Dyno-Soar. Comme d'hab chez Boris, groupe qui fait chier les complétistes.

line up

Atsuo (batterie, percussions, chant), Wata (guitares, écho, chant), Takeshi (basse, guitare, chant), Masami Akita (ordinateurs, synthétiseurs, bidouillages maison)

chronique

Casting de rêve pour concert exceptionnel à Tokyo : Wata, Atsuo et Takeshi (Boris) avec Masami Akita (Merzbow), vieux compagnon de studio fait partenaire officiel de jeu. Un son cristallin malgré des textures plus abrasives les unes que les autres. Et rien de moins que l'intégralité de l'album Feedbacker, en trente-cinq minutes, pour entamer le périple. Débutant sous des auspices apaisés avant de dérouler petit à petit un crescendo indolent vers une explosion sonique extraordinaire, tout en conservant la mélodie qui fait son entrée après que Wata et Atsuo aient déjà fait sauter les potards avec leurs bourdons exponentiels. La dessus, Merzbow se cale en symbiose avec Boris, trafique les sons de guitares et de voix en direct, balance des sonorités électroniques, des volutes grésillantes, propulse le son de Boris dans les airs où vient le soutenir par des graves frémissantes, joue avec les atmosphères. Une cathédrale sonique grandiose qui s'épanche en frénésie et débouche sur le doom-métal galactique de "Black Out", trois fois plus puissant et effrayant que sur Pink, Merzbow et Boris tels deux planètes qui s'entrechoquent au ralenti, des sons apocalyptiques, lancinants, rampants, anésthésiants. Puis c'est le tunnel, "Evil Stack", ça bourdonne dans tous les sens, les ordinateurs de Merzbow disjonctent, entre immobilité et vitesse de la lumière, la traversée d'un orage électrique par un long-courrier devenu incontrôlable, une tension physique palpable imposée par les drones en tornade figée de Boris, littéralement fascinant et paralysant. Et d'atterrir finalement en douceur, ou presque, directement sur "Rainbow", tiré de l'album du même nom, la ballade sensuelle et désabusée sussurée d'une voix caressante par Wata, juste un peu plus nerveuse qu'en studio, comme si l'inertie prise dans le trou noir interdisait de ralentir trop, avec les interventions maintenant insidieuses de Merzbow, juste assez acides pour conférer au morceau cette couleur de noisy-pop vénéneuse, et un petit soli bien psyché au milieu comme un cachet qui fait rire. Et ça repart sur "Pink", "Woman on the Screen" et "Nothing Special", le tiercé dans l'ordre des brûlots garage de Pink, enchaînés avec "Ibitsu", du même tonneau rouillé, d'Akuma no Uta. Ca gagne en sauvagerie et en crasse, bien tartinée par Merzbow qui sature et déguelasse à qui mieux mieux les éruptions hardcore de Boris, Takeshi hurle plus qu'il ne chante, et Atsuo, impressionant derrière ses fûts balance des "Yeah !" de métalleux en rut, mais qu'importe la finesse, c'est l'énergie brute qui compte. "A bao a qu", tiré de Sound Track from Film Mabuta no Ura, retour vers une lenteur pesante mais non dénuée de mélodie, sorte de stoner au ralenti déchiré par les textures grinçantes et atonales de Merzbow. Atmosphérique l'intro de "The Evilone Which Sobs", de Dronevil, avant de déchainer un doom métal grandiose et dramatique sur près d'un quart d'heure, où Masami Akita brille de mille feu par dessus les drones et les riffs cosmiques de Wata, ébouriffante. Enchaînement sur la très belle chanson pop psyché et mélancolique "Flower Sun Rain", reprise du supergroupe 70's PYG, au chant et aux lignes de guitares défoncés un max, triturés et passés à la moulinette noisy. Pour finir sur les deux morceaux de bravoure de Pink, "Just Abandoned Myself", tenu de bout en bout par un Atsuo à la frappe métronomique et précise, même quand le tempo ralenti sur la fin, interprétation ahurissante de puissance renforcée par les sons machiavéliques de Merzbow, parfois presque écrasés sous la chape de plomb de Wata et Takeshi, un tsunami sonique qui meurt en drones terrifiants sur lesquels semble danser le pape du noise à la japonaise, grotesque et désarticulé. Et "Farewell", où tous les sons accumulés, même les plus lourds, s'élèvent enfin dans les airs, délivrés de toute pesanteur. Même si le chant reste approximatif, même si les textures sont beaucoup plus bruitistes qu'en studio, le morceau reste sublime, conclusion orgasmique d'un témoignage extraordinaire d'une formation en osmose parfaite dans leur célébration du rock bruitiste sous toute ses formes.

note       Publiée le mercredi 28 mars 2012

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Avec Michio Kurihara c'est bon aussi.

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Note moyenne        5 votes

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(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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J'avais oublié le niveau de la grosse branlasse. Le chant est souvent bien dégueulasse, mais ça fait parti du jeu, on écoute pas Boris pour les voix, sauf quand c'est Wata qui chante. Non, mais ce qui compte, c'est le son, et le son bordel ici il est gigantesque, démesuré !

Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

Ca y est, j'ai l'album (n°3237). Je commence l'écoute religieuse de "Feedbaker"...

Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

Bon, je viens de trouver l'album à un prix tout-à-fait décent, j'ai hâte d'écouter ça...

(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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@Aladdin : je me suis souvent fait cette remarque à propos de Boris. Bien inspiré d'avoir acheté celui-ci à sa sortie... Pour les imports japonais, c'est encore pire.

MaxwellsDemon Envoyez un message privé àMaxwellsDemon

moarf j'ai édité mon comm pour faire un ni vu ni connu !

Note donnée au disque :