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Torsten M. Abel › SynthsOrganics

  • 2011 • SynGate CD-R TA03 • 1 CD

cd • 7 titres • 70:10 min

  • 1Modulus I 16:49
  • 2Ghost Whispers 8:16
  • 3Modulus II 13:35
  • 4Didge on the Ridge 12:02
  • 5Dreamland 6:45
  • 6Steve and the Art of Creating Friendship (Moments 2011) 6:17
  • 7Dan's Feeling 6:26

informations

Enregistré dans le courant de 2011, en concert ou en studio, et mixé dans les studios de TMA à l'automne 2011.

Pour en connaître un peu plus sur l'univers musical de TMA, on peut vister son site web à l'adresse suivante: http://www.tma-music.com/indexenglish.html

line up

Torsten M. Abel (Synthé TMSS/Theis-Modular et Doepfer Modular, synths analogues et numériques, séquenceurs, percussions électroniques et FX)

Musiciens additionnels : Marcel Dude et Frank Makowski (Synthés analogues et numériques) Martin Rohleder (Guitares) Jens Mechler (Didgeridoo et Rhombe)

chronique

Torsten M. Abel fait parti d’un noyau d’artistes méconnus qui bon an mal an enrichissent l’univers culturel et musical du mésestimé label Syngate. Artiste curieux et polyvalent né à Recklinghausen (Allemagne) en 1967, il s’intéressa au mouvement de la synth-pop des années 80 avec la musique de Gary Numan, Human League, John Foxx, et Thomas Dolby. C’est à travers ce courant musical qu’un ami l’introduisait au monde des séquences et des rythmes hypnotiques de la Berlin School, par la musique de Tangerine Dream, Klaus Schulze et Ashra. Et de fil en aiguille et de synthé en synthé Torsten Abel construit son studio et compose sa musique. Après un premier album (Escape en 1993), le synthésiste de la région de Ruhr prend un recul pour s’investir en photographie. Parallèlement il s’intéresse toujours à l’évolution de la MÉ et des synthétiseurs. Il entreprend la création de son propre mur de modulaires; un rêve qu’il caresse depuis qu’il a découvert les monstres de Klaus Schulze et Chris Franke, en plus d’être actif dans le mouvement musical avec le groupe Ambient Circle. C’est d’ailleurs à travers ce mouvement qu’il fit la rencontre de Wolfgang Barkowski (Alien Nature) en 2008. Une rencontre déterminante qui donna un 2ième élan à Torsten Abel avec qui il collabora pour la réalisation de Medusa. Depuis sont parus Sequentrips, en solo, et Hydra, avec Alien Nature, en 2010.
SynthsOrganics est un projet plus particulier qui se démarque des ouvrages purement électroniques de TMA et Alien Nature. C’est un album audacieux où Torsten M. Abel mélange les sonorités de ses synthés et séquenceurs, tant analogues que numériques, aux sonorités d’instruments plus conventionnels (guitares, percussions, didgeridoo et rhombe). SynthsOrganics présente une étonnante diversité musicale où des odeurs de jazz, de transes claniques et de soft techno percent des rythmes hypnotiques et des approches mélodiques nées de cette fusion d’une Berlin School rétro à celle des années plus digitales; le Berlin School des années Innovative Communication qui voyait l’émergence des groupes phares tel que Software (Mergener/Weisser), Mind Over Matter et Robert Schroeder.
Avec son mouvement séquentiel spiralé qui zigzague parmi des cerceaux aux résonnances métalliques, "Modulus I" propose une introduction très Berlin School. Les accords de séquenceur scintillent et voltigent en lignes minimalistes croissantes et décroissantes, créant un hypnotique rythme mélodieux qui fractionne son débit par l’ajout de doublons qui s’entrechoquent dans les nuages cosmiques d’un synthé morphique. "Modulus I" devient alors source de charme avec un doux synthé qui chante ses solos sur un rythme nourri de séquences entrecroisées. Timides, des percussions viennent appuyer ses séquences qui fractionnent la permutation d’un rythme statique. Et mine de rien, "Modulus I" s’appuie sur un rythme devenu plus raffiné et plus complexe, même si toujours aussi hypnotique et minimaliste, avec cette danse des séquences qui s’entrecroisent sous de superbes solos de synthé joué par Marcel Dude, rappelant sans cesse le splendide univers musical de l’éclosion du label d’Innovative Communication au milieu des années 80. Tout simplement délicieux! Le mouvement séquentiel de "Ghost Whispers" emprunte sensiblement la même trajectoire mais avec une faible nuance dans le débit rythmique. Plus lent et lascif, le rythme tournoie tel un doux carrousel soporifique. Frank Makowski y sculpte de superbes lamentations soloïques de synthé aux souffles Vangelisque qui sillonnent une marée de chœurs célestes dont certains chuchotements éveillent une paranoïa que des séquences à délicates volutes mélodiques ne cessent de nourrir d’une éternelle danse lunaire. C’est aussi beau que ça peut être envoûtant! "Modulus II" continue cette exploration des rythmes circulaires et hypnotiques des années Software et Double Fantasy du label IC, avec un mouvement séquentiel sphérique qui tournoie autour d’éléments soniques cosmiques et des violons de cathédrales galactiques. L’intro fourmille de serpentins effilochés qui défilent parmi des séquences dont les battements aussi réguliers que des tic-tacs intemporels dispersent les brumes et les chœurs cosmiques. Des percussions s’arriment à ses séquences qui entreprennent un léger mouvement de spirale, accentuant la pression d’un rythme valsique qui s’engouffre dans les sillons d’un tempo ascendant agrémenté de riffs de guitares. Et c’est sur un tempo aux airs de déjà entendu que de suaves solos émergent. Tantôt de synthés et tantôt de guitares, ses solos parcourent un rythme aux douces réminiscences mélodiques qui rappellent ses belles années où la Berlin School transitait entre l’analogue et le digital.
"Didge on the Ridge" amorce une autre réflexion musicale de SynthsOrganics. Après 3 longs titres où la majestuosité du Berlin School se reflétait à travers de très belles approches mélodieuses, la seconde portion de SynthsOrganics embrase une plus grande diversité tant rythmique que musicale. "Didge on the Ridge" est le fruit d’une idée qui a longtemps germé dans l’esprit de Torsten M. Abel; mettre en présence des instruments de musique acoustiques et claniques Australiens à des séquences et rythmes électroniques. Bien que l’idée de base ait servi à l’univers de Steve Roach, le résultat n’en demeure pas moins très attrayant. Après une lente intro où les souffles biscornus des didgeridoos et des rhombes, habilement modulés par Jens Mechler, tapissent une sombre ambiance immatérielle, les frappes de percussions tombent et résonnent dans les réverbérations rauques des exhalations claniques. Le rythme devient pur et dur avec des frappes incisives qui tombent à bras raccourci sur une ambiance stigmatisé par une torpeur chamanique. Des couches de synthé qui flottent et errent tels des spectres timides et hideux caressent la force des frappes qui martèlent un envoûtant rythme de transe clanique que des solos de guitares arrosent de superbes envolées criardes. C’est un très bon titre qui me rappelle un peu l’univers rythmique de The Leaving Time par Steve Roach et Michael Shrieve en 1984. "Dreamland" poursuit l’hasardeux voyage entre les harmonies et ses sonorités de métaux cristallisés dans un broyeur édenté. Des sonorités éructent de douleurs, telles des feuilles de métal tordues, pour graduellement se fondent dans un hypnotique décor mélodique nourri par des riffs de guitares et des notes de clavier aux flottements légers, des percussions bien tranchantes et des séquences un brin limpides qui servent de rempart à de bons solos de guitares et de fluides serpentins hypnotiques qui coulent avec une aisance harmonieuse, conférant à "Dreamland" une approche mélodique qui côtoie autant l’innocence que la nocuité. "Steve and the Art of Creating Friendship" emprunte un style plus près du jazz-rock avec une solide batterie aux frappes nerveuses alors que "Dan's Feeling" clôture SynthsOrganics avec une approche technoïde où cliquetis, claquements, cymbales et tsitt-tsitt métalliques érodent des pulsations aux galops de funky- groove.
SynthsOrganics est un album riche, tant en sonorités qu’en musicalité, où les séquences entrecroisées et les percussions franches et sèches tissent des rythmes évolutifs qui sont nappés par une belle fusion de couches et souffles soloïques des synthés et guitares. La diversité des genres insuffle un cachet particulier à cet album qui tangue principalement vers les influences d’une Berlin School aux fragrances des années 85-90. Ces années où le mythique label Innovative Communication voyait de nouveaux artistes tels que Software, Baffo Banfi, Double Fantasy, Mind Over Matter et plusieurs autres apportés une nouvelle dimension sonore à une musique qui avait impérativement besoin d’un nouveau souffle, ce qui est exactement le cas avec SynthsOrganics.

note       Publiée le mardi 14 février 2012

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