Pompeii 99 › Look at yourself

Coup du sort ? Blague du destin ? Il me semble toujours étrange en m'écoutant un album de Gitane Demone ou du Christian Death mené par Valor de me dire que tout a commencé ainsi...Pompeii 99, drôle de combo, si éloigné musicalement de ce qui suivra que c'en est presque un mystère. Plus proche du Nina Hagen Band que d'un quelconque deathrock, ses influences se croisent plutôt entre new wave ('Android Police'), ska ('Metamorphosis'), pop, rockabilly, et même folk hispanique (le final de 'The curse of a gypsies son') pour des ambiances kitsch, barrées où s'impose déjà de manière ultra-crédible la voix de la jeune Gitane Demone, certes plus folle que ce à quoi elle nous habituera ensuite mais identifiable d'emblée de par ce timbre particulier qui est le sien. Pour le reste, c'est un joyeux bordel, une sorte de cabane à outils musicale emplie de cuivres, de bongos, de petits orgues vicieux, de piano et autres bruits bizarres (chasse d'eau, conversations étouffées, frottements, toussotements)...Un sac à malices qui se trémousse dans tous les sens, habité d'un humour décalé à des années lumière de l'obscurité de Christian Death, contrastant même la référence tragique de son patronyme...Bref, à cette époque, Valor, Gitane, David Glass et les autres sont une bande de joyeux drilles bien allumés (les cris de 'Look at yourself'), mais cet album doté d'une pochette bien laide leur vaudra un début de succès dans la région de Los Angeles. La suite de l'histoire démontrera que Valor n'était pourtant pas entièrement satisfait puisque la simple mention du nom d'un combo qu'il n'a jamais écouté, Christian Death, suffira à suffisamment exciter sa curiosité pour vouloir le faire jouer avec eux. La rencontre avec leur chanteur Rozz Williams achèvera de sceller la destinée d'un des projets les plus cultes de la scène obscure, reléguant Pompeii 99 au rang d'objet rigolo et délirant dont on ne sait pas bien quoi faire...Difficile en effet d'écouter 'Look at yourself' en toute objectivité.