Beaucoup se sont confrontés à l'idiome jusqu'au-boutiste de Mauthausen Orchestra ; il est à parier que bien peu en sont revenus le sourire aux lèvres. Âpre, autiste, défiante, extrême s'il en est, l'oeuvre de l'Italien ne peut que laisser l'auditeur, même averti, au bord de la route. Ce «Necrofellatio» (quelle poésie...) ne déroge pas à la règle, proposant sur sa première face une violence sans effet ni démarche sémantique, entre hurlements abscons, manipulations de larsen à gogo, et déchirures distordues. Absence quasi-totale de composition, mixage primaire, une telle musique a de quoi faire fuir, effectivement. Il s'en dégage des ressentis aux images absurdes et inavouables : gégène rouillée, pénis de chien en érection, seringue contaminée, bouche édentée, fil barbelé, pollution nocturne, vie brisée, etc. La seconde face aligne un long collage lo-fi d’électronique grumeleuse distordue et de lambeaux de samples étouffés. Un morceau qui pue la résignation à plein nez. Qu'en dire ? Il faudra là s'accrocher fermement à son bagage vital pour ne pas se laisser aller à de fatales pensées. Album pour le moins hermétique, à mon sens plutôt moyen au regard d'autres œuvres du groupe, et réservé aux fanatiques seulement.