Il Balletto Di Bronzo › Ys

Ce "Ys" est un monument. Bien que le rock progressif soit si violemment conspué, contesté et critiqué (et souvent à raison), ce second album d'Il Balletto di Bronzo réunit tous les éléments qui font que l'on pardonne tout à ce mouvement. Rarement album de cette école aura dégagé une telle intensité. Si le jeu du claviériste et les sons qu'il utilise sont des références évidentes à Emerson Lake and Palmer, il va pourtant beaucoup plus loin avec une recherche d'atmosphères étranges et un grain de folie qui contamine tout le groupe. Il faut imaginer les passages les plus déments du "21st Century Schizoid Man" de King Crimson joués sur la longueur de tout un album pour seulement tenter de se faire une idée de ce à quoi peut bien ressembler "Ys". Incontournable ! La version japonaise avec ses deux bonus n'apporte rien, si ce n'est de rompre le charme de cette suite ininterrompue de cinq titres aux arrangements furibards et tarabiscotés où basse, batterie, guitare et mellotron se défoncent au maximum. On déplorera également le découpage des titres qui, lors du passage sur cd, a été fait de manière peu consciencieuse. Mais ne boudons pas notre plaisir ; "Ys" est là pour clouer le bec à ceux qui croient que le progressif manque de tripes.