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René Splinter › Almery

cd • 5 titres • 56:06 min

  • 1Tunnel Vision 7:49
  • 2Encom 8:05
  • 3The Flight of the Pterodactyl 4:08
  • 4Almery 8:11
  • 5The Laughing Magician 28:00

extraits vidéo

informations

Composé et initialement enregistré par René Splinter entre 1988 et 1989. Remasterisé et remixé par Bernd Scholl en Août 2009 pour MellowJet Records.

Pour plus d’informations sur René Splinter et visionner des vidéos, on peut visiter son site Web à l’adresse suivante : www.renesplinter.com

line up

René Splinter (Synthés Elka Synthex, SCI Pro-One, Korg Mono/Poly et Yamaha CS20M. Séquenceurs Roland CSQ600 et Drums Computers Korg DDD1 et Roland TR808)

chronique

J’ai découvert la musique de René Splinter grâce aux compilations de Groove; E-Day 2011 et Dutch Masters Vol. 1. On ne pouvait nier, encore moins taire, la nette influence de Tangerine Dream quant aux orientations musicales du synthésistes Hollandais. C’est en 1977 que René Splinter rencontrait la MÉ sur son chemin de croissance personnelle avec l’album Oxygene de Jean Michel Jarre. Avec les années, Splinter se laissait envahir par la vague électronique et commençait à pianoter sur un synthé à la fin des années 80, le Sequential Circuits Pro One. Il composait et enregistrait sa musique en faisant des overdubs sur un enregistreur à cassette. Et à la fin des années 90 il avait composé un premier album; Almery qui était disponible qu’en format cassette. Et quelques 20 ans plus tard ce premier album est finalement disponible sur l’étiquette MellowJet Records. Et si l’influence de TD transpirait dans les pistes offertes aux compilations de Groove ce n’est rien comparé à Almery qui est une véritable immersion dans le monde musical du Dream; des périodes Exit, White Eagle, Poland et bien plus.
Almery est couché sur 5 titres où les réminiscences de Tangerine Dream nous entrent à plein les oreilles avec un étonnement et un merveilleux enchantement pour ses séquences qui sonnent comme des flèches tirées d’une arbalète, ses riffs de synthé irisées de la période White Eagle et Hyperborea ainsi que ses harmonies tirées de la même période, avec un net penchant pour Le Parc. Somme toute, c’est un superbe album pour nostalgique où le synthésiste des Pays-Bas poursuit une œuvre qui, somme toute, semblait bien inachevée. Et c’est avec "Tunnel Vision" que démarre cette découverte du monde des influences de Tangerine Dream. Des accords de synthés résonnent tels de fausses cloches et le bouillon mélancolique du Dream s’installe avec une belle ligne de basse aux notes boomerang, comme dans Le Parc, et des nappes de synthé mélancoliques. Un tapis de séquences roule avec des sonorités de crotales, initiant peu à peu un rythme latent. "Tunnel Vision" décolle avec cet audacieux jeu de séquences, nappé d’un synthé aux courbes enivrantes. Un synthé qui échappe aussi une brume métallique frayant sur un rythme pulsatoire hypnotique et propulsé par de bonnes percussions électroniques. Le rythme s’accentue et fonce à vive allure, accompagné d’un synthé très mélodieux et entraînant dont les souffles flûtés iridescents font figure d’un saxophone à bout de souffle qui se lamente sur de furieuses et brillantes séquences. Tout un départ! Après une brève intro nébuleuse "Encom" épouse un bouillant rock électronique avec des percussions qui martèlent un rythme de plomb, ceinturé d’un synthé aux couches symphoniques. Un croisement d’Exit et White Eagle, "Encom" rencontre une explosive et délicieuse turbulence de séquences et percussions avant de reprendre sa route rythmique sur un tempo lourd, hypnotique et entêté, toujours nappé de ces couches et nappes de synthé aux signatures de TD. C’est toujours aussi bon! Court et mélodieux, "The Flight of the Pterodactyl" est plus axé sur les synths que les mouvements séquentiels, quoique le rythme soit toujours de plomb. Plus on avance dans Almery et plus le lien qui lie René Splinter à Tangerine Dream est indissociable. Ainsi la pièce titre est une superbe ballade dont la douce structure séquentielle ressemble étrangement à celle de White Eagle et où l’enveloppe harmonieuse épouse une panoplie de sonorités du Dream, mis à part cette douce flûte qui en émerge.
"The Laughing Magician" est le gros titre sur Almery et, à mon avis, un superbe mélange ou remix d’une période faste du Dream. Avec ses voix aux chuchotements glaciaux qui percent des cymbales métalliques nous sommes en plein dans la période Majove Plan, alors que les séquences et riffs de synthé qui tombent nous plonge dans celle de Poland. Tout simplement splendide et assez audacieux, René Splinter flotte au-dessus des titres de Tangerine Dream en y saupoudrant des nappes syncrétiques, des roulements de percussions, des riffs d’acier et des stries irisées. Un riche univers sonore s’étale sur un tempo envoûtant où la venue des séquences hoquetantes forge une structure rythmique saccadée. Et l’illusion du Dream est parfaite. On a l’impression que c’est un titre oublié dans les archives du trio Berlinois qui refait surface avec ravissement. Sauf que Splinter ne fait pas seulement que copier le style de Tangerine Dream. Non! Il trace ses mélodies et ses nappes éthérées sur des rythmes plus pointus et mieux définis avec des strates de synthé qui rugissent comme la guitare à Froese. Envoûtant, ce rythme saccadé suit sa tangente hypnotique dans une incroyable richesse harmonieuse avant de plonger dans une mer de sonorités éclectiques qui flotte parmi des coups d’enclumes, des gaz électroniques ainsi que de la brume et des souffles métallique qui enveloppent un univers musical en perdition. Le rythme ressurgit avec un très beau jeu de séquences et percussions électroniques qui démontrent l’originalité de Splinter dans son témoignage musical du Dream pour la finale échevelée d’Horizon du chef d’œuvre qu’est Poland. Et "The Laughing Magician" s’éteint dans une finale psychédélique où les tintamarres de métal et les souffles de synthé cristallisés s’arriment à des soubresauts rythmiques épisodiques qui couvrent délibérément le magique concert de Poland, mais avec la touche harmonieuse personnelle à René Splinter.
Il y a eu plusieurs tentatives pour imiter, rendre hommage ou continuer l’œuvre du Dream, mais René Splinter est dans une classe à part. En visant la glorieuse ère du trio Franke, Froese et Schmoelling ainsi que les albums de White Eagle à Le Parc, tout en insistant sur Poland, le synthésiste Hollandais frappe en plein milieu de ma période magique du Dream. J’ai adoré Almery. J’y vois plus qu’une imitation de mon groupe culte. J’y entends une musique qui m’a ravi et qui m’a définitivement accroché au superbe univers de la MÉ où les sons et séquences tissent des structures évolutives que les artisans habillent habilement de suaves couches et solos de synthé. Et c’est ce que nous offre René Splinter sur Almery; un superbe album et un pur délice pour les oreilles et la nostalgie.

note       Publiée le vendredi 28 octobre 2011

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