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Bertrand Loreau › Sequences

cd • 8 titres • 70:42 min

  • 1Séquence Souvenir 8:20
  • 2Arc en ciel 5:32
  • 3Cerfs-volants 6:43
  • 4Rue Colbert 6:10
  • 5Libourne 2005 Part 1 4:21
  • 6Libourne 2004 20:02
  • 7Libourne 2005 Part 2 13:22
  • 8Séquence Libre 4:50

informations

Enregistré entre 1988 et 2005 en studio et/ou en concerts

Pour en savoir plus sur Bertrand Loreau et entendre des échantillons sonores, visitez son site web; http://www.bertrandloreau.com/fr/index.htm

line up

Bertrand Loreau (Synthés, claviers, Minimoog, Prophet 5, Roland Sampler S550, Akai Sampler S3000XL, Roland MT32 et FX)

chronique

Bertrand Loreau est assurément mon coup de cœur et une de mes plus belles découvertes que j’ai faites ces dernières. Le synthésiste Français sait par-dessus tout comment façonner des mélodies à partir d’une simple idée ou d’une note isolée. Comme on peut l’imaginer, Sequences est un album basé sur des mouvements séquentiels. Inséré dans une superbe pochette qui dépeint toute sa mélancolie, Bertrand Loreau présente 8 titres composés entre 1988 et 2005. Certains sont de purs squelettes dégraissés de leurs mélodies alors que d’autres revêtent les mélodieuses approches du musicien de Nantes. Divisé en 2 parties, Sequences est une référence pour concilier séquences et mélodies. La première partie regroupe des enregistrements studios, qui sont rendus à l’état pur, alors que la 2ièmes partie est plus mélodieuse avec des extraits de concerts donnés aux festivals de Libourne et de Close Encounters de 2004 et 2005. Un véritable album d’expressions libres ou corporelles, Sequences est une œuvre hybride où l’expérimental côtoie la beauté et la nostalgie qui habitent et divisent Bertrand Loreau.
De fines pulsations éclosent et sautillent de façon arythmique. Comme un ballet libre "Séquence Souvenir " s’envole dans un maelström séquentiel où les accords voltigent et s’entrecroisent, créant une étrange mélodie fragmentée par d’étonnants dénouements et d’arrêts brusques. Une mélodie expérimentale niche sur cette longue structure spasmodique où les ions sonores virevoltent, palpitent, se succèdent et s’entrecroisent en tous sens au gré de stupéfiants mouvements séquentiels, tout comme le feu-follet qu’est "Arc en Ciel". "Cerfs-volants" est très représentatif de son appellation. Imaginez un cerf volant et ses mouvements imprévus et vous avez la plus belle description pour ce titre. Avec "Rue Colbert" nous pénétrons dans les territoires mélodieux de Bertrand Loreau. Joué à Salle Vasse en 1988, il démontre la nette attirance de Loreau pour les mélodies électroniques du style de Tangerine Dream sur Le Parc ou Underwater Sunlight. Un solide morceau, "Rue Colbert" débute avec d’hésitantes séquences qui avancent à pas de chat pour danser un beau tango électronique. Vêtu de sa mélodie, le titre progresse avec de belles séquences et accords de claviers qui tournoient délicatement autour de son axe séquentiel. Les percussions tombent et façonnent une captivante et entraînante rythmique accompagnée d’un synthé aux doux souffles spectraux. Nous ne sommes pas au bout de notre étonnement que des frappes de xylophones émergent pour enorgueillir une étonnante mélodie qui accentue subtilement sa cadence. C’est un titre absolument génial, tout comme "Libourne 2005 Part 1" qui est une splendide, mais une splendide ballade électronique qui virevolte comme un soyeux carrousel de cristal. Un monument de tendresse et de poésie électronique, cette délicate aubade des étoiles est empreinte d’un lyrisme mélancolique et d’une douceur angélique. On se croirait au ciel, dans les nuages, et sur terre, dans l’océan, avec cette tendre et mélodieuse aria qui est assurément une des plus belles que j’ai entendue dans l’univers de la MÉ.
Et Bertrand Loreau continue d’étonner avec "Libourne 2004". Un long morceau d’une vingtaine de minutes, "Libourne 2004" est un enchaînement de divines mélodies où l’on sent nettement une influence de Vangelis. Une influence qui est couchée sur cette approche très nostalgique et sombre qu’est l’expression artistique française. De douces strates de violons chimériques émergent d’une introduction spatiale où chapelets de séquences s’égrènent sous des cymbales angéliques. Des souffles éclectiques ressurgissent et imprègnent une approche psychédélique à ce titre qui débute un peu comme "Rue Colbert", mais avec une enveloppe musicale plus développée. Les violons et les séquences hésitantes tissent une toile dramatique et mystérieuse qu’un doux serpentin de séquences traverse avec une fluidité carillonnée. Doucement, et tendrement, les séquences s’agitent sous les sourdes implosions de synthé et tournoient telle une comptine pour mélancoliques pour s’isoler et s’effacer dans l’aube des temps. À la 10ième minute un autre mouvement séquentiel émerge. Toujours très doux il résonne telles les cordes d’une guitare que l’on pince et sonne vaguement comme un clavecin. Un bref mouvement qui en précède un autre plus harmonieux avec ses cordes de violons que l’on frotte avec énergie et qui, comme par magie, fait ressortir une délicate mélodie aux milles carillons qui convergent vers une rythmique ascendante où chœurs et séquences déboulent et chevauchent dans un micmac musical autant audacieux qu’harmonieux. "Libourne 2005 Part 2" frappe en plein cœur des années du Dream de la période Haslinger. L’intro offre une rythmique tendre où les séquences s’entrecroisent dans un canevas harmonieux dont le débit s’accentue graduellement pour aboutir dans un splendide tourbillon séquentielle qu’une fine ligne de basse appuie d’une belle profondeur musicale. Les séquences volent, virevoltent et s’entrecroisent sur un mouvement plein de staccatos avant de déboucher sur une belle chevauchée séquencée. Un très beau passage qui nous amène vers un chemin solitaire et une structure plus éthérée où une douce voix de femme réclame douceur et sollicitude sur un fin mouvement nous rappelant les frontières du superbe Legend. C’est un autre morceau plein de rebondissements que l’on ne se lasse d’entendre. "Séquence Libre" termine ce superbe ouvrage sur les séquences avec un titre où des accords de verre tintent avec d’autres plus graves. C’est un beau mélange dans les tonalités qui forge une mélodie à deux volets.
Comment ne pas tomber sous le charme de Sequences? Je dois admettre que c’était sur le bout des oreilles que j’ai découvert ce superbe ouvrage de Bertrand Loreau. Les 3 premiers morceaux, étant plus un essai sur les séquences que des pièces purement mélodieuses ou musicales, ralentissent l’ardeur de plonger dans cette quintessence de mouvements séquentiels. Par contre une fois cette étape franchit, nous sommes envahi par un monde musical de charmes et de rêveries; le merveilleux monde de Bertrand Loreau. Avec ses fluides mouvements et ses étonnantes mélodies sculptées dans les pénombres des âmes solitaires, Sequences est un incontournable. Autant pour les amateurs de Tangerine Dream, Philipp Glass ou Vangelis. C’est une œuvre majeure où le génie de Loreau nous assaille plein les oreilles avec une incroyable conciliation séquences et mélodies, ce qui n’est pas l’apanage de tous. Un chef d’œuvre? Oui j’en suis certain!

note       Publiée le vendredi 21 octobre 2011

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Gros Bidon Envoyez un message privé àGros Bidon

Quelle agilité, une maitrise totale des sons et de leur fusion. Chaque onde synthétique, étirée, modulée et rebouclée à l'infini, participe à la formation d'une grande fresque abstraite et dynamique. Ne nous y trompons pas, les compositions de Bertrand Loreau sur cet album ne poussent pas à la méditation, se sont plutôt des plages enflammées sur lesquels des corps souples peuvent s'exprimer.

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