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Julian Cope › Black sheep

cd 1 • 6 titres

  • 1Come the revolution
  • 2It's too late to turn back now
  • 3These things I know
  • 4Psychedelic Odin
  • 5Blood sacrifice
  • 6The shipwreck of St Paul

cd 2 • 5 titres

  • 1All the blowing-themselves-up motherfuckers (will realise the minute they die that they were suckers)
  • 2Feed my rock'n'roll
  • 3Dhimmi is blue
  • 4The black sheep's song
  • 5I can remember this life

informations

line up

Julian Cope (Julian H. Cope) (chant, guitare, basse, Mellotron, synthé, batterie électronique), Doggen (chœurs, guitare, basse, harmonica), Holy McGrail (synthé), Acoustika (chœurs, guitare sèche), Michael O'Sullivan (chœurs, guitare sèche, batterie, percussions)

chronique

'Rallier chaque mouton noir, tel est mon but', ainsi s'exprime l'archidruide Julian Cope qui, avec cet album, examine ce que signifie être un marginal au sein de la culture occidentale contemporaine. Inutile de préciser qu'en la matière, notre homme barbote ici comme un poisson dans l'eau, insaisissable, surprenant, barjot et pourtant extrêmement cohérent dans une démarche pas toujours évidente à suivre pour le profane. Le disque premier s'intitule 'Returne of the native' et nous présente du très grand Julian Cope. Mêlant avec bonheur influences blues rock avec la folie acidulée du krautrock dont il est si friand, il nous présente six morceaux sans faille. 'Come the revolution' démarre comme un bon blues rocailleux à la guitare sèche sur lequel se greffe un orgue, le tout soutenu par un battement de grosse caisse...Jusque là, tout va bien...Hop, après deux minutes trente, une rapide échappée de 'wah wahs', quelques notes de piano avant le retour sur boucle et un final sur fond de bruits d'effondrements. 'It's too late to turn back now' dégage quelque chose de proche d'une version ralentie de 'I wanna be your dog' avec de belles guitares grasses, des passages de piano insistants, un chant très rock, mais l'ami Julian s'amuse à ponctuer certains passages d'un accord de synthé bien rétro...C'est tout ? Noooon, ce serait mal le connaître. A presque quatre minutes, changement d'atmosphère, la tension s'affaisse et la chanson se termine de manière dépouillée. Mais le meilleur arrive maintenant....Grandiose 'These things I know' ! Lui aussi débute, l'air de rien avec ses accords folk et sa structure de ballade : 'Tell man, tell me the tale of your life for I'm sure it's a good one' et notre barjot de nous exposer avec son humour bien particulier ses théories sur la vie, la religion, alors que la batterie se met en place ainsi que quelques accords de banjo. 'Psychedelic Odin' sonne meilleur encore: un rock folk tranquille nappé de cordes synthétiques du plus bel effet pour conférer une touche quasi épique, et sous ses aspects paisibles une féroce tirade anti-chrétienne qui après cinq minutes se mue soudain en une expérimentation nettement plus inquiétante avec bruits d'orage, synthés glauques, piano désarçonné le temps d'une minute, puis seule la voix et quelques notes et ce final scandé jusqu'à la folie: 'Le vrai démon gouverne au nom de Dieu !'...Julian Cope incarne à lui seul l'improbable rencontre entre Iggy Pop et David Tibet. Encore du folk dépouillé pour 'Blood Sacrifice' avec un refrain limite cabaret mais une fois encore stopper là serait trop facile, d'où la nécessité d'un final sous forme de nappes sombres et de percussions lourdes comme pour mélanger rock et dark folk. Plus sombre, 'The shipwreck of St Paul' opte sans crier gare pour des sonorités synthétiques de boîte à rythmes avec des accords obscurs très connotés new wave glauque et même la voix s'expose au travers d'un léger effet. Chaque pièce est semblable à un film de David Lynch, tout peut y arriver...ou pas. Julian Cope s'empare de structures classiques pour les malaxer, les mâcher et les recracher à sa sauce. Nous aurions pu en rester là mais un second cd suit intitulé 'Return of the alternative', bon mais moins excitant de mon point de vue que son frérot. Difficile de ne pas prendre son pied sur le rock folk bluesy de 'All the blowing-themsleves-up motherfuckers...' épicé à l'humour noir et tordu de notre excentrique. 'Feed my rock'n'roll' représente le point faible de l'album, non qu'il soit mauvais, mais ce folk krautrock ne dégage pas toute la folie qu'on serait en droit d'en attendre malgré un orgue soutenant le tout. Plus mélancolique, 'Dhimi is blue' est interprété comme une ballade au piano où l'ami Julian s'amuse avec une voix de fausset avant de passer au chant. Une fois de plus, le final plus grandiloquent surprendra. 'Black sheep's song' ressemble beaucoup à Current 93 avec ses accords simples soutenus délicatement par quelques touches de piano et rythmé par un tambourin. Imperceptiblement se greffent un peu d'orgue et de xylophone. Comme sur le disque 1, l'ultime composition sonne de manière plus synthétique et sombre pour plus de dix minutes de méditation...Pas à dire, ce type est un musicien à part dans le paysage musical britannique. Surfant en tenue de biker cuiré entre le dark folk, le rock, le krautrock, le blues, il se crée un univers aussi dingue en apparence que celui de son compatriote Tibet mais au final aussi cohérent, profond, voir poignant...En voilà un qui n'est pas près de rejoindre aveuglément le troupeau.

note       Publiée le mercredi 28 septembre 2011

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