Merciful Nuns › Ancient astronauts

Pour la quatrième fois consécutive, le professeur Neroschwarzenblack alias Artaud Seth vous ouvre les portes de son univers, un univers où les couleurs de l'arc-en-ciel ne sont rien d'autres que les nuances d'un noir que même la clarté blême et lointaine des étoiles parvient à peine à troubler. Rigueur et dépouillement quasi monacal, les rites de la liturgie n'ont pas changé...Batterie sèche au premier plan, basse nocturne discrète mais omniprésente et les vocaux caverneux du maître de cérémonie sont les axes principaux sur lesquels se greffent tantôt un clavier mourant ('Ceremonial passage') tantôt des guitares froides ('Ancient astronauts'), le tout régi par une production impeccable. Rien de neuf, la bible musicale Merciful Nuns se veut au service du même gothic rock depuis le début, un style nourri aux apocryphes 'Sistersiens' et 'Nephilistes', et pourtant on ne se lasse toujours pas d'en tourner les pages tant leurs lignes maudites paraissent avoir des choses à nous dire. Le culte ne serait pas complet sans l'hommage au sacrifice des anciens, en l'occurence (et cela surprendra peut-être) Joy Division, au travers d'une reprise mélancolique et froide plutôt bien tournée même si évidemment aucune voix n'égalera le spleen dégagé par celle de Ian Curtis. Bref, le rythme effréné de sorties estampillées Merciful Nuns ne semble nullement en altérer la qualité...la beauté, la pureté du jais à la lueur d'astres mourants...le fruit de la quête ? 4,5/6