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Louderbach › Autumn

  • 2009 • Minus MINUS76CD • 1 CD digipack

cd • 9 titres • 50:39 min

  • 1Autumn
  • 2Seems Like Static
  • 3One Hundred Reasons
  • 4Notes
  • 5Nothing More Than A White Poison
  • 6She
  • 7So This Is Control
  • 8Sunspots
  • 9Shine

informations

Berlin & Los Angeles

line up

Troy Pierce (machines), Gibby Miller (voix)

chronique

  • minimal tech

Concernant Louderbach, on a occasionnellement parlé de "techno mentale", du moins pour leur premier album Enemy Love (pas entendu), mais moi j'appellerais plutôt ça de la "techno modique". Si j'étais méchant je remplacerais par "stérile", mais je suis un être doux. Autumn aussi l'est. Comme de la peau de bébé. Et, emballé ainsi dans son beau digipack évoquant une ambiance sulfureuse-forestière façon Antichrist de Lars Von Trier (ou rappelant plus simplement Visqueen, de Unsane), je dois avouer que le petit salaud m'a attiré dans ses filets, de même que j'ai cru pendant les premières écoutes avoir affaire à un grower, avant que la clairvoyance ne prenne finalement le dessus. Car malheureusement, le duo germano-ricain, aussi sympathique et plein de mentale bonne volonté soit-il, n'a rien fait de très spécial ni affriolant, à part semble-t-il tenter une percée dans les oreilles goths à coups de manoeuvres bien trop approximatives, en restant dans un esprit à la Plastikman, très (trop) cérébral et pisse-froid, pratiquant une house passée au séchoir dont il ne reste que les ossements les plus fragiles et la plus moderne des frigidités. Peut-être est-ce un choucas plus lent et chirurgical que ce qu'on entend en moyenne dans le genre, c'est sûrement très raffiné, mais le beat, aussi maniaquement sculpté soit-il, n'a aucune épaisseur, même à volume adulte. En persistant dans l'analyse technique, mon cervelet n'a aucun mal à détecter que le vrai problème du disque se situe, plus encore que dans les trames convenues de Troy Pierce, au niveau du chant de l'ex-punk et designer Gibby Miller : une tentative de sonner cold peu efficace, peu... convaincante... comment dire... un peu comme si Arno Klarsfeld voulait se reconvertir en faisant carrière dans le lancer de poids, voilà. Qui plus est, l'accent sans relief est une horreur de tiédeur ; les allemands peuvent se révéler surprenants d'efficacité lorsqu'il s'agit de chanter anglais, nous le savons depuis Nico et la vague Krautrock, mais ici c'est tellement foiré qu'on dirait presque un français ! Si par moment ce charisme à zéro degré, cette neutralité émotionnelle, limite ascétique, cette distance glacée que Louderbach affiche avec l'application maniaque du bibliothécaire, donnent un cachet assez spécial à l'album... Il n'en ressort rien, excepté un vague sentiment d'étrangeté. C'est feutré, c'est propre, c'est nocturne, à partir de "Shine" on y croit presque, achevant les paupières lourdes une collection de montées de sève ratées - l'exercice est de toute façon délicat dans le genre, et nécessitait un gabarit plus imposant. Désolé si je gonfle encore avec les français de Remote, mais, à l'écoute de "She" par exemple, on se dit que Autumn est finalement un cousin de Dark Enough. Un cousin plus verbeux et hautain, celui qui aurait pu finir sous cellophane en CD sampler dans Pélerin Magazine, cet hebdomadaire à l'austérité singulière que ma grand-mère empilait par wagons sur sa vieille commode en merisier et dont j'appréciais occasionnellement la lecture accompagnée d'une crêpe au miel et d'un verre de lait entier lorsque je lui rendais visite. Hélas, la pauvre femme est morte.

note       Publiée le lundi 27 juin 2011

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    Raven Envoyez un message privé àRaven
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    "le truc c'est que l'aspect "goth culture" aurait plutôt tendance à faire fuir, non ?" ahah il provoque, le salaud... la gothic attitude vend très bien, plus que jamais sans doute, tu restes un cas à part Dariev

    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    le truc c'est que l'aspect "goth culture" aurait plutôt tendance à faire fuir, non ? après je dis pas que tout ça ne vendouille pas, mais de tout temps les artistes qui essaient d'attirer l'attention ont eu une constante : une structure bien pop avec refrains et mélodies mémorisables, ou bien une grande répétitivité, non ? et Salem & co rentrent pas vraiment là dedans (attention, je ne les défend pas, c'est juste pr le principe)

    MightyTrustKrusher Envoyez un message privé àMightyTrustKrusher

    Heu, c'est vrai qu'y a aucun rapport avec Salem. Juste que ça m'étais revenu, j'avais lu les 2 chros en même temps dans le même TSUGI il me semble. Celle de Salem par un apprenti faiseur de pluie et de beau temps qui scribouille aussi chez Noise. Salem? géniaaaal ! Mondkopf? splendiiid ! Non, tout ça reste mauvais et essaie d'attirer l'attention en se la jouant goth culture. Musicalement, du déjà entendu, le son laptop en moins. Et donc, pour en revenir à nos moutons, j'ai rien trouvé dans Louderbach, et rien non plus chez le Panda princier, quelques effluves Warp peut-être...

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    Raven Envoyez un message privé àRaven
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    Salem je vois pas le rapport; je les aurais vu cités sous la chro de Crystal Castles ok (je devrais parler de King Night prochainement), et Pantha du Prince c'est bien.

    MightyTrustKrusher Envoyez un message privé àMightyTrustKrusher

    Pas mieux. Aussi moisi et surestimé que Salem, Mondkopf, et euh ... Pantha du Prince.

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