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Les Tambours Du Bronx › Ça sonne pas beau, un bidon ?!?

cd • 6 titres

  • 1Nagasaki pour la vie3:55
  • 2Basooka Joe3:46
  • 3Le grand Meccano4:13
  • 4Arbeit, immer Arbeit2:57
  • 5Gloire au rhino1:46
  • 6Le rap1:44

informations

Produit par les Tambours du Bronx.

line up

Leader : Jojo (percussions). Guerriers du Bronx : Alex, Box, Chat, Cribston, Denis, Dodol, Johnny, Jol, Jérôme, Luc, Nono, Plog, Pogo, Rascal, Raton, Scato, Silvère, Sol, Steph (percussions).

chronique

  • percussions

L'absence des Tambours du Bronx en nos colonnes m'a toujours étonné. On y parle tellement souvent de "percussions tribales", de "musique industrielle", ou de "transe", à plus ou moins bon escient... Leur nom est bien connu, parce qu'ils ont participé à plusieurs "événements" médiatiques, et parce qu'ils tournent sans relâche dans le monde entier... Mais leur musique et ses "répercussions" (dans tous les sens du terme) le sont en fait assez peu : parce qu'on pense qu'on les connaît simplement à leur "son" et que ce n'est pas la peine d'aller chercher plus loin ? Parce que ce sont avant tout des bêtes de scène et qu'ils n'ont que très rarement investi les studios en vingt-cinq ans d'existence ? Sans doute. Et c'est bien dommage. "Les tambours du Bronx" sont plus que de simples showmen bons pour amuser un moment la galerie. Les débuts du groupe, d'ailleurs, le prouvent assez. Le "Bronx" dont il est question n'était pas à l'origine la preuve d'une quelconque fascination béate pour des États-Unis et un New-York mythifiés, mais le surnom d'un quartier d'une ville industrielle de la banlieue de Nevers, dont ils sont originaires. Cette riante cité ouvrière a servi de base à la SNCF pour ses ateliers de réparation, et c'est dans ces mêmes ateliers qu'ils sont allés chercher ces fameux bidons, sur lesquels ils tapent sans relâche. Cette démarche, quasi manifeste politique, qui consiste à n'utiliser que ce type d'"instrument" pour produire une musique exclusivement percussive, mais d'une violence rare et très moderne dans son "urbanité", donnant tout son sens au mot "industriel" pour nommer une musique, et rappelant que ce mouvement est aussi un dérivé du punk, qui crache sur un système et des normes trop confortablement établis; cette démarche, disais-je, qui fait musique du plus trivial des matériaux de chantier et vous en balance le rendu en pleine face, est à rapprocher de l'Einstürzende Neubauten des débuts. Ils ont d'ailleurs eux aussi connu une évolution allant d'un rendu sonore très "brut" et sans concession jusqu'à une certaine diversification, utilisation de claviers, de samples... Mais en concédant au fond bien peu de choses, tant leur travail, contrairement à celui du groupe allemand, est axé sur la performance scénique (leurs concerts sont toujours spectaculaires), et bien peu sur le travail en studio. D'où ce côté absolument brut et sauvage qui leur reste, intact, et qui fait la marque de fabrique de ce collectif à géométrie variable. Ce premier album, paru deux ans après leurs premiers concerts en 1987, est tout à fait emblématique : il est très court (le côté "in your face"), aux titres agressifs, dans la mouvance punk/alternative française des années 80 (eh ouais, on tape sur des vieux bidons en fer et on vous emmerde) ; et chaque morceau est annoncé par une bonne gueulante du leader, sous les hourras de sa troupe de brutes, qu'il relancera sans cesse, dans un rituel très guerrier qui a fait tant d'émules. Tout est déjà là : pulsations rapides et régulières, sur le dessus, le bord ou le côté du bidon, rythmes très simples joués par un seul bidon, puis repris et amplifiés par le groupe, crescendos répétitifs... Les bidons revendiqués sont le seul "instrument" que l'on entend sur tout le disque, à une exception près cependant, le titre "Le grand Meccano", qui préfigure très bien leurs évolutions futures : quelques samples percussifs installent une ambiance post-apocalyptique (l'armée des machines dans Terminator, quelque chose comme ça), puis l'atmosphère inquiétante est tempérée par une mélodie au synthé assez cheap (on pense à Éric Serra), mais le côté malsain et terrorisant reprend vite le dessus. Ce que les Tambours du Bronx donnent à entendre, tout compte fait, c'est cela : une effroyable troupe de musiciens robotisés, emmenés par des imprécations fascisantes, écrasant tout sur leur passage. Une vision du mal. Neurosis, dans "Enemy of the sun" et "Through silver in blood", s'en souviendra.

note       Publiée le dimanche 19 juin 2011

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Les tambours du Bronx avaient sans doute déjà dû écouter ça avant de se lancer dans l'aventure...

Neurosis - Enemy of the Sun

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La captivante et malsaine outro "Cleanse" n'existerait pas sans les Tambours du Bronx (Neurosis les cite, d'ailleurs.)

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Olddragon Envoyez un message privé àOlddragon

Ça fait du bien par ou ça passe 😁

Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

guilty as charged, ca me donne quelle note?

absinthe_frelatée Envoyez un message privé àabsinthe_frelatée

Mais certains bobos ne sont-ils pas d'anciens punks de base? Vous avez deux heures.

Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

on leur donnera quand meme une medaille pour arriver a contenter punks de base et bobos avec une meme recette.

stankey Envoyez un message privé àstankey

xD