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Nitzer Ebb › Industrial Complex

cd • 12 titres • 60:09 min

  • 1Promises
  • 2Once You Say
  • 3Never Known
  • 4Going Away
  • 5Hit You Back
  • 6Payroll
  • 7Down On Your Knees
  • 8I Don´t Know You
  • 9My Door Is Open
  • 10I Am Undone
  • 11Kiss Kiss Bang Bang
  • 12Traveling

informations

Luxeaural Studio, L.A.

Existe en 3 versions avec un artwork minimaliste signé Douglas McCarthy à l'effigie des monnaies européenne, anglaise et américaine (bouhouhouh pourquoi je peux mettre que 2 pochettes et pas 3 ouiiiiin). Le dollar pour l'édition US, la livre sterling pour l'édition allemande (?) et l'Euro pour l'édition belge. Les bonus diffèrent à chaque version et ne sont que des remixes (entre autres de Leather Strip, Pouppée Fabrikk, Fixmer, Wilder), ceux de ma version ne m'ont pas laissé de souvenir imperrissable. Il existe également une édition collector rouge nommée Tour Edition avec un CD bonus rempli de remixes divers, je n'ai pas eu l'occasion de l'écouter (et n'en ai pas l'intention).

line up

Douglas McCarthy (chant), Bon Harris (synthétiseurs, production), Jason Payne (percussions)

chronique

Je tiens le digipack du dernier Nitzer Ebb entre mes mains moites, et une excroissance alarmante met à rude épreuve l'intégrité de ma braguette, inconfortant ma démarche lorsque je me rends vers ma chaîne pour y insérer le rond et plat objet. J'ai eu droit à la version Dollar de leur série d'artworks très Swansiens, puisqu'ils sont anglais c'est peu approprié, mais comme l'opus de notre combo fraîchement reformé a manifestement été enregistré à Los Angeles (who cares anyway ?)... Je commence déjà par m'imprégner des intitulés volontiers mystérieux inscrits au verso : "My Door Is Open"... Mince donc... mais quel peut être le sens de cette métaphore ? Je me le demande... "Down On Your Knees" également... bon sang de bon soir, tout ça est diablement flou, ambigü !... Le lecteur CD de mon installation hi-fi se met en marche (je sais, y a rien de plus nase que ce genre de chronique-journal intime-mes couilles façon "entrez dans la vie d'un mélomane passionné", mais c'est d'un ringard assez approprié vous verrez), le premier titre commence, et là, instantanément, tu te dis que c'est comme si les trois précédents albums n'avaient pas existé, pour ces vieux connards de britons. Même si le son est évidemment moins brut, plus techno, on se retrouve propulsé comme Marty McFly chez 'That Total Age/Belief' Entreprises, dans ce bon vieux dépôt en briques rouges, aux abords des docks les plus mornes de l'Essex, là où les biceps dodus des ouvriers martelant sans relâche le bitume luisent et taquinent l'oeil de leur suave reflet, comme le poulet dans sa rôtissoire. Malgré cette impression plutôt positive, dès le départ tous les signes avant coureurs du "disque de reformation pour faire plaisir aux fans de la première heure sans trop y croire" sont réunis... La première erreur impardonnable de cet album n'a pourtant rien à voir avec ces considérations d'étudiant sciences po : inviter Martin Gore pour souffler trois syllabes sur des choeurs eurodance, quelle honte ! Autant sampler un mime d'Etienne Daho, ça aurait été moins de gâchis pour plus d'effet. J'attendais beaucoup de ce guest, et rendre une voix si unique aussi invisible mérite la castration chimique, pour Nitzer Ebb, et aussi pour tous les chroniqueurs de webzines voisins qui n'en ont pipé mot. Mais évacuons. La star ici, c'est évidemment Douglas McCarthy, fidèle à lui-même : invectives de hooligan en transe comme à l'époque (tu n'as plus vingt ans mon Douggie), voix grave crooner ultra-badass, plaintes nasillardes, et miauleries racoleuses toujours capables d'abattre un fan de Kylie Minogue à cent mètres. Touchant, puissant, charismatique, parfois sublime comme il sait l'être... agaçant, aussi. Sur l'embarrassant "Kiss Kiss Bang Bang" par exemple, où on ne flirte plus avec la caricature la plus déminéralisée du Nitzer old school, on y est jusqu'au cou ; vous vous souvenez probablement quand Delon a voulu revenir au succès des 70's par excès de lui-même en sortant "Ne réveillez pas les couilles d'un flic qui dort" ? Là c'est un peu le même schéma. La grosse pantalonnade du disque, tallonée de près par l'horripilante "Payroll". Vous l'aurez compris : le gros de Industrial Complex, sans surprise, n'est que du Nitzer première formule un chouia modernisé, carré, musculeux, basique et accrocheur, plus laid et vulgaire qu'il ne l'a jamais été, adouci par un peu de la new wave gominée typique de Douglas, telle qu'on a pu l'entendre sur ses deux albums en collab avec Terence Fixmer (je n'ai pas encore décidé, à ce sujet, si la ritournelle gahanienne "Going Away" enrichie en sirop d'orgeat est à valider ou à jeter, peut être les deux). Je ne mettrai évidemment pas 4/6, aussi parce que McCarthy a fait (et fera) plus sincère et percutant avec Fixmer, dont on ressent l'influence et le manque ici. Je ne mettrai pas 2/6 non plus, vu qu'il m'a été impossible de ne pas fondre à l'écoute de "Traveling" (cucul à souhait, irrésistible, ce qui n'est évidemment pas un critère gutsien mais vous me connaissez), de "Down On Your Knees" qui rappelle ce que McCarthy a fait avec Kloq, mais en mieux (très facile, mais imparable sur le dancefloor - on me signale que le 'Sofitel remix' a d'ores et déjà été annoncé), et du magistral "I'm Undone", qui m'a tout de suite happé comme un bon "Come Alive" des familles, sans problème dans le top 5 Nitzer Ebb, merci à Monsieur Flood qui a du y être pour quelque chose... Quant au reste, il confirme une vieille règle qui reste à écrire et devrait être inscrite à l'usage des producteurs hollywoodiens en manque de maille sur les murs de leurs bureaux, de celui ayant couvé Death Magnetic à ceux qui virent la genèse du dernier Indiana Jones. On ne compte plus les albums de reformation qui donnent cette impression de fausses retrouvailles, enregistrés dans le but de plaire à une fanbase de première heure, sans autre raison d'exister, bons, mais biodégradables. La machine a été cryogénisée, décongelée puis réactivée, les mécaniques fonctionnent à plein régime, mais c'est du domaine de l'opportunisme pur.

note       Publiée le mercredi 15 juin 2011

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    Solvant Envoyez un message privé àSolvant

    Je suis d'accord sur "I'm Undone", "Promises" et "Once You Say", "Going Away" ça va encore, quant au reste j'ai pas les nerfs ni la patience.

    C'était pas ma journée niveau son aujourd'hui, j'ai voulu donner une nouvelle chance au Gang of Four de "Content" & à NiN "The Slip"... cata-caca sur caca-cata.

    Note donnée au disque :       
    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    demolition man ?

    Raven Envoyez un message privé àRaven
    avatar

    Ahah oui, le message de cet artwork est tellement évident que je n'ai même pas songé à en faire la conclusion de ma chro.

    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    oh putain eux aussi ! c'est la reformation de trop, là, pour moi... enfin bon ils ont moins l'honnêteté d'afficher le nerf de la guerre sur leur pochette, ce que tous les autres n'ont pas (l'idéal restant les Pixies qui n'ont jamais cédé à faire un album à ce jour et échappent au ridicule). Jolie prose , en revanche. comme d'hab.