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Jobriath › Lonely planet boy

  • 2004 • Attack 06076 86009-2 • 1 CD digipack

cd • 15 titres

  • 1Heartbeat
  • 2Morning star ship
  • 3Be still
  • 4Space clown
  • 5I'maman
  • 6Street corner love
  • 7I love a good fight
  • 8What a pretty
  • 9Blow away
  • 10Ecubyan
  • 11Inside
  • 12Earthling
  • 13Scumbag
  • 14Movie queen
  • 15Dietrich/Fondyke (a brief history of music)

informations

Compile des titres des albums 'Jobriath' et 'Creatures of the street', sauf 'I love a good fight' qui est un inédit.

line up

Jobriath (chant, piano)

chronique

Bruce Wayne Campbell alias Jobriath aura été une météore dans le ciel du glam rock, un éclat intense mais éphémère, de ceux qui auront pourtant marqué à jamais ceux qui auront levé les yeux au ciel au même instant (parmi eux un certain Morrissey qui supervisera la compilation que je suis en train de chroniquer)...Et pourtant qui, en ce jour de juillet 1983, aurait su reconnaître dans ce cadavre bouffé par le sida trouvé dans une chambre de l'Hôtel Chelsea ce garçon qui avait presque caressé les étoiles de son vivant ? Pianiste virtuose doublé d'une sensibilité à fleur de peau, son destin aura été celui de ces êtres trop différents pour se fondre sur notre planète. Enrôlé dans l'armée, il déserte, se rebaptise Jobriath Salisbury et part pour Los Angeles. Après avoir joué avec un groupe du nom de Pidgeon, il est retrouvé par la police militaire et arrêté, ce qui lui vaut un séjour en hôpital psychiatrique pour dépression. Il commence à y écrire ses propres chansons. A sa sortie, il se prostitue et vit misérablement jusqu'à ce qu'un certain Jerry Brandt, ancien manager de Carly Simon, le découvre et le fasse signer chez Elektra qui voit en lui une sorte d'alternative à David Bowie. Le contrat sera énorme, la production béton et la promotion de même. Jobriath se fera remarquer par ses costumes de scène extravagants, ses textes décadents traitant de l'homosexualité, du sado-masochisme, la prostitution, et ses concerts remporteront un succès considérable, contrairement à ses deux albums dont les ventes me suivront pas. Lâché par sa maison de disques avant la sortie d'un troisième opus, il terminera une tournée triomphale et extrêmement coûteuse avant d'annoncer sa retraite du milieu du show-business en 1975. Il tentera sans succès une carrière d'acteur avant de travailler comme chanteur de cabaret tout en se prostituant. Atteint du sida, il mourra à l'âge de 37 ans sous l'identité de Cole Berlin dans l'indifférence générale dans sa chambre de l'Hôtel Chelsea. Mais Jobriath, c'était aussi une voix flamboyante et extraordinaire, un talent incroyable au piano et des titres aux arrangements complexes auxquels participeront le London Symphonic Orchestra, John Paul Jones (Led Zeppelin), ou Peter Frampton. Méprisé par une presse prompte à retourner sa veste comme un sous-Bowie, le jeune homme ne peut pourtant pas être réduit à une telle étiquette. S'il est vrai que des chansons telles que 'Earthling' ou 'Street corner love' sont marquées de l'influence de l'Anglais, globalement Jobriath privilégie une approche moins électrique, plus axée sur une ligne d'écriture cabaret/music-hall sur laquelle se greffent des arrangements flamboyants (cordes, choeurs féminins, clavecin...) mais jamais totalement kitsch. Il se dégage en effet une impression curieusement intimiste de beaucoup des morceaux comme si les orchestrations ne masquaient jamais la réalité: celle d'un artiste doué à la voix prodigieuse seul avec son piano ('Heartbeat', 'Space clown'...). Il y a bien entendu une touche d'excentricité notable dans bien des compositions et une forme de démesure typiquement glam ('Dietrich/Fondyke') mais j'en retiens surtout cette étrange beauté triste que l'on imagine aisément partie intégrante d'un spectacle, voir d'une comédie musicale barrée. Elektra ayant complètement délaissé l'héritage de l'artiste, on ne peut que remercier Morrissey qui, en bon fan, a sorti sur son propre label cette compilation groupant des compositions des deux albums enrichie d'un bonus tiré du troisième album fantôme ('I love a good fight'). On peut certes regretter qu'il n'ait pas choisi de publier l'intégralité des deux disques mais toujours est-il que l'objet est réalisé avec soin, avec moult photos et un livret explicatif. Une belle occasion de (re)découvrir un artiste talentueux, bien au delà des clichés de 'pédale' cosmique que beaucoup se sont acharnés à lui coller. Suite à cette sortie, les deux albums seront d'ailleurs enfin réédités en cd...Mieux vaut tard que jamais.

note       Publiée le mercredi 8 juin 2011

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    nicola Envoyez un message privé ànicola

    Earthling… tiens, c’est le titre d’un album de… Bowie.

    Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

    Morrissey vient de sortir une reprise de "Morning star ship".

    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
    avatar

    pas bête en ce qui concerne la voix de Gavin (du moins avant qu'il ne singe son pote Bono), je vois à quoi tu fais allusion ^^

    nonono Envoyez un message privé ànonono

    j'ai dépassé mes préjugés pour finalement être tout à fait conquis par les deux albums de Jobriath avec une préférence pour le premier quant même. Un must de glam rock ! Il n'y a pas que Bowie et Rowy music. Un vraie surprise. N'y aurait-il pas un peu de Jobriath dans la voix de Gavin Friday ?