La scène anarcho-punk britannique des 80's, de par son importance et son organisation, ses réseaux sociaux et sa qualité musicale, fait souvent office de référence à la mention du sujet mais ses idées étaient partagées par de nombreux artistes d'autres pays, en Italie par exemple. Qui plus est, de tels préceptes, hélas on ne peut plus d'actualité (combat anti-nucléaire, protection de la nature, lutte contre l'exploitation du Tiers-Monde...), continuent de nourrir la démarche de combos actuels. C'est le cas des frères Marriott, farouches adeptes du DIY; pas question de label reconnu, de super production, le travail se fait à la maison sur un huit-pistes avec une boîte à rythmes et vu le résultat, il est évident que plus de matériel aurait été totalement superflu. Oeuvrant dans un créneau entre CRASS et Big Black, les deux Anglais nous proposent une collection de morceaux des plus efficaces qui rappellera aux plus bornés que le punk ce n'est pas uniquement des 'poum tchaks' ultra rapides, un flow beuglé dans un micro, mais avant tout une attitude. En effet, si des chansons comme 'Hate of the holy' ou 'Smash the labs' sont plutôt pêchues, '(S)mother earth' renoue avec un climat cool, un peu résigné, tel qu'on pouvait le trouver chez leurs compatriotes Poison Girls ou The Mob. Une chose est certaine, les frangins s'y entendent pour nous torcher des mélodies imparables, développer des climats porteurs et filer l'envie de contester. J'avoue que pour ma part, le coup de foudre a été immédiat; précisons que outre le EP 'Carcass of humanity', ce cd inclut trois titres extraits de la première démo du duo, aujourd'hui épuisée. Pas une faiblesse, même si le remix électronique de 'Jacking up Jesus' orienté Chemical Brothers détonne un brin, et une foi renouvelée dans le slogan 'Resistance is fertile' !