Test Dept › A good night out

Une bonne nuit au spectacle ? Tu parles, Charles...'Aujourd'hui nous voyons une nation spirituellement appauvrie, notre sens de la culture trouve son plus haut point d'expression dans le mantra du crieur au loto ou le marteau des enchères frappant les rythmes codés des privilèges. Laissez les morts enterrer leurs morts et ne pas traîner leurs cadavres sur notre scène. De nouveaux marteaux, de nouveaux rythmes, de nouveaux chants ! Notre legs, la violence, la corruption au travers de nos écrans de TV. Un gouvernement qui se soucie plus de la mort que de la vie, plus de destruction que de création, un gouvernement qui ferme des hôpitaux et ouvre des bases aéronautiques nucléaires, un gouvernement qui favorise ouvertement ses riches, ses corrompus, ses citoyens immoraux mais nie les droits de l'homme les plus basiques à sa majorité. Des conditions extrêmes requièrent des réponse extrêmes !' Ces paroles dures qui ne cessent de me hanter sont celles de la dernière pièce de ce qui, avec 'Unacceptable face of freedom', constitue peut-être la prise de position la plus radicale de Test Dept contre le gouvernement de Margaret Thatcher. Ecrit en collaboration avec Jonathan Moore, écrivain, acteur et metteur scène connu pour son écriture sans concession, 'A good night out' met la musique percussive industrielle symphonique au service de la cause des victimes d'une politique capitaliste également dénoncée par les groupes anarcho-punk de l'époque. Alternant moments instrumentaux, inspirations folkloriques ('Cha till sinn tuile'), ethniques ('Demonomania') et récitations revendicatrices, l'album exprime l'aspect martial de Test Dept tel qu'on peut le trouver sur la collaboration avec Brith Gof. Les textes sont durs, les percussions renforcent une idée de cohésion tribale, battent le rythme de la colère pour la canaliser, les cornemuses et les cors ajoutent une touche épique témoignant d'une dignité dans l'adversité, celle des démunis d'une société occidentale oeuvrant à l'encontre des besoins de sa population. On regrettera les conditions d'enregistrement seulement correctes pour ce qui, à mon avis, constitue un des opus les plus forts du collectif en termes de revendications, la raison étant le mélange de séquences live et studio. Il n'empêche, des pièces comme l'incroyable 'Voice of reason' avec ses choeurs religieux ou 'Victory' reprenant des chants soviétiques dégagent des émotions d'une puissance intacte, un cri exprimé sans violence mais avec colère (évidemment un bon remastering...). A noter que le spectacle a été dirigé par Andy Wilson, lequel tournera ensuite la glauquissime et géniale série policière 'Cracker'. 4, 5/6