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Indra › Turning Away

cd • 4 titres • 67:53 min

  • 1Turning Away 28:06
  • 2Archetype 16:00
  • 3Transcedental Path 12:38
  • 4The Sacred Hall 11:07 (2007)

informations

Composé et enregistré par Indra en 1993 sauf The Sacred Hall (2007)

Pour en savoir plus à propos d’Indra et y entendre des échantillons sonores, visitez son site web: http://www.indramusic.ro/

line up

Indra (Synthé Korg, claviers, piano et FX)

chronique

Enfin, les premières œuvres d’Indra sont dépoussiérées et remasterisées. Je dis enfin car j’estime qu’Indra est un superbe compositeur et musicien de MÉ que je catalogue dans la même veine que Klaus Schulze, quoique leurs univers musicaux sont plein de paradoxes et n’ont pas connus la même direction. Ceci étant dit, le point de comparaison majeur entre Indra et Schulze est la très grande passion qu’ils ont pour les longues kermesses minimalismes où la poésie musicale s’entend sur de subtiles modulations cadencées. Et Turning Away est le point d’ancrage de cette comparaison et la toute première aventure musicale du synthésiste Roumain. Un bel album avec de longs mouvements minimalistes assez introspectif et mystérieux où l’ambiant côtoie le rythme progressif et envoûtant qui nous avait révélé un synthésiste de qualité sur Echo in Time.
Un long titre envoûtant qui exploite une douce et minimaliste approche hypnotique, Turning Away nous fait voyager aux travers les rêves d’un exotique univers Arabe aux contes des mille et une nuits. Le tout débute par un souffle des sables qui éveille un synthé dont la mélodie torsadée flotte parmi des bribes de percussions intermittentes et des souffles suaves alors que de délicates séquences aux sonorités de tam-tams alternent de fines frappes de percussions tribales. Une douce cadence s’installe. Envoûtante elle sillonne une splendide mélodie aux serpentins Arabesques dont une brume mellotronnée en enveloppe le charme sous l’égide de percussions à la fois feutrées et métalliques. Tranquillement, Indra habille Turning Away de délicats solos de synthé qui vrillent en spirale et ondulent avec enchantement parmi des souffles spectraux, des flûtes enchanteresses et de fins arrangements orchestraux, comme des violons chimériques se laissant caresser par les vents et chœurs oniriques du Moyen-Orient. Hormis les tam-tams séquencés, qui sont la base d’une ensorcelante structure minimaliste, de délicates percussions intermittentes guident le fragile mouvement de Turning Away qui offre de subtiles modulations dans son évolution pour atteindre un passage plus éthéré vers la 16ième minute. Un doux moment plus ambiant et plus introspectif où les couches de mellotron s’enlacent pour créer une étrange valse stationnaire qui se moule à des flûtes plus prédominantes alors que, graduellement, le monde enchanteur d’Indra reprend forme avec des séquences qui alternent avec plus de mordant dans une structure tout autant onirique. Un très beau morceau qui, malgré ses 28 minutes au compteur, tourne avec la finesse des grandes compositions du synthésiste Roumain.
Un synthé aux sonorités de saxophone ouvre les premières mesures d’Archetype. Une mystérieuse brume métallisée en enveloppe les souffles alors que des notes de piano surgissent pour flâner avec hésitation sur une structure tantôt délicate et tantôt dramatique qui tranquillement embrasse une phase plus symphonique. Des strates de violons et violoncelles s’envolent avec des cordes qui semblent être frottées avec acharnement, flirtant avec les approches de Schulze sur Goes Classic et Das Wagner Desaster avant d’embrasser les doux souffles d’un saxophone encore plus solitaire et nostalgique qu’à l’intro. Les premiers souffles de brume qui entourent l’intro de Transcedental Path me rappellent vaguement la mélodie terrée dans les cendres d’Ommadawn de Mike Oldfield. Transcedental Path est un long titre très ambiant où chœurs célestes et flûtes mellotronnées unissent leurs cantiques avec de subtiles modulations qui progressent vers une poignante ode astrale. Composé en 2007, The Sacred Hall détonne avec son approche plus contemporaine. De fines séquences pulsent et alternent leurs sourdes frappes sous un dense voile mellotronné ondulant. Une note isolée tinte, comme une délicate enclume, éloignant la brume métallisée pour rendre le rythme de The Sacred Hall plus limpide.Des accords saccadés et nerveux, deux séquences linéaires dont une aux oscillations résonnantes et un synthé vaporeux tracent la cadence hypnotique de The Sacred Hall qui, avec son tempo minimaliste, est dans la plus pure tradition des beaux Berlin School. Une cadence qui s’éteint vers la 5ième minute dans une lourde brume métallisée, d’où percent de doux et flottants solos de synthé.
Même s’il s’agit du tout premier album d’Indra, on ne nage pas dans l’inconnu avec Turning Away. Si certains passages, comme dans Archetype et Transcedental Path, démontrent un Indra qui n’est pas nécessairement en plein contrôle de sa créativité, la pièce titre est un vrai petit bijou de l’art minimaliste électronique et d’un Berlin School contemporain novateur pour l’époque. Et The Sacred Hall est le crémage sur le gâteau, révélant encore une fois de plus les immenses frontières musicales qu’Indra traverse. Lui qui est autant capable de transcender ses émotions les plus intimes sur des thèmes progressifs et troublants. Et, comme dans chacun des ses opus, le synthésiste Roumain prend bien soin de nous y amener.

note       Publiée le lundi 11 avril 2011

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