Half Visconte › Half Visconte

Prenons "Spiderland" - le chef-d'oeuvre intemporel de Slint. Où sont les challengers? La "Shoe Song" de Shellac - le petit exercice de style d'Albini ; absolument ultime, mais c'est un peu court.. Enablers? Très bons, mais un peu trop ampoulés pour soutenir la comparaison.. June of 44? Hum. Non merci, on en restera là.. A ma connaissance donc, les bons élèves ne courent pas franchement les rues - n'hésitez pas à m'en suggérer. Please. Anyway, voici ma petite suggestion à deux francs, pour ceux qui, comme moi, cherchent un successeur à l'insurpassable royaume-araignée : Half Visconte, l'EP. C'est bien simple, si Slint avait osé nous sortir ça en tant que suite de "Spiderland", tout le monde aurait crié au chef-d'oeuvre malgré les longues papattes poilues de son illustre prédecesseur. L'élève a égalé le maître, en quatre pauvres titres. Cinématique, épique, mesuré, juvénile ; l'esthétique Slint est bien présente, sublimée jusqu'au moindre de ses savoureux défauts, mais ne tombant jamais dans la bête copie. Le tout est peut-être légèrement plus explosif, avec un je ne sais quoi de Polvo. Cet EP est resté atrocement (et délicieusement) confidentiel, et ces pauvres bougres sont morts dans l'oubli, après un full-lenght ne réitérant malheureusement pas l'exploit. Plus de dix ans plus tard, un membre du groupe a mis en libre téléchargement la discographie complète sur bandcamp, alors pas d'excuses. Et en Flac, je vous prie !