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Alain Kan › Whatever happened to Alain Z.Kan

lp • 8 titres

  • 1Clichés
  • 2Philo-dodo
  • 3Histoire noire
  • 4La diva
  • 5Devine qui vient dîner ?
  • 6Infernale femme fatale
  • 7Hey man
  • 8Le charter

informations

L'album est sorti sous le nom de Alain Z.Kan Cet album ainsi et les deux précédents sont disponibles dans un coffret trois cds, 'Alain Kan', sorti chez Dreyfus en 2007.

line up

Bruce Grant (saxophone), Alain Kan (chant), Olivier Burger (guitares), Pierre-Jean Cayatte (basse), Didier Laffont (batterie), Robi Trinkel (claviers)

chronique

Ce qui est arrivé à Alain Z.Kan ? Le punk rock, mon bon monsieur, l'expérience Gazoline (au sein duquel on trouvera les frères Chichin ainsi que Pierre-Jean Cayatte, futur Asphalt Jungle...), le temps de deux singles et d'un album qui ne sortira finalement jamais. Vous voilà surpris ? Allons, ne venez pas nous raconter que vous ne l'aviez pas senti venir, à force de fascination pour David Bowie, d'interdiction d'antenne pour cause de paroles trop provocantes, comment le jeune homme aurait-il pu résister aux sirènes de ce nouveau style ? Il en revient plus subversif que jamais avec un 'Z' de plus (pour le nom de son père biologique, Ziza, qu'il n'avait jamais connu) comme pour prêter une identité à ce nouveau visage tournant le dos aux portraits d'anges sulfureux et glamour ornant les couvertures des deux albums précédents. Tout est résumé sur la pochette, face grimaçante, ambiance noire, avec sur une table des bouteilles, de l'argent, l'étalage d'une vie vouée à la luxure...'Clichés' démarre sur un rythme funky , obsédant et hypnotique tandis que le chant de Alain, plus dur, dresse, avec un recul surprenant (après tout le punk n'est pas encore tout à fait mort en cette année 1979) le portrait d'un personnage coincé dans ses proches clichés rebelles, les coeurs à l'hélium apportant une ironie méchante. S'il est toujours question de sexe, de drogue, le ton est plus âpre, la voix s'est plombée d'une forme de rocaille tels qu'on la trouvera chez Joe Hell (Oberkampf), certains choeurs m'évoquant carrément Jacquy Bitch ou Jad Wio ('Philo-dodo'). C'est elle qui, plus que jamais, mène le bal, la musique servant souvent d'accompagnement. Purement punk, 'Histoire noire' se présente comme un reportage contant un assassinat en pleine rue, avec riffs lourds, collage de différentes voix dans un climat de polar. Bon mais rien encore comparé à 'La Diva' qui mêle l'amour du glam et l'optique punky entre piano cabaret, riffs rock, chant expressif, batterie sèche et binaire avant un climax décadent qui s'apaise tout soudain pour laisser place au chant féminin qui entonne une pièce lyrique avant un final flamboyant et déchaîné; du grand art ! 'Devine qui vient dîner' reprend avec des nouveaux arrangements une pièce composée avec Gazoline (dont la moitié du line-up bosse sur cette galette d'ailleurs). Sulfureux à souhait, elle conte un souper avec Adolf Hitler raconté par le neveu, avec rythmique plombée, extraits de discours, jeux de mots salaces (buffet avec viandes 'ultra-gillées', petits fours...), la soirée se terminant avec un Hitler bourré qui va 'encore faire des conneries ce soir'...On imagine bien que ce genre de chanson n'allait pas réconcilier Alain Kan et la censure, lui qui n'en avait pas grand chose à faire, enchaînant avec 'Infernale femme fatale' évoquant volontiers Trust avec ses riffs gras, le chant punk agressif. 'Hey man' n'est autre qu'une adaptation de 'Sufragette City' de David Bowie avec de constantes références à la carrière de l'Anglais dans les textes, mais plus d'agressivité dans le rendu musical. Le point d'orgue le voilà pourtant, 'Le charter', le titre le plus glauque, le plus expérimental et le plus barré de ce disque. Alain Kan reprend la technique du 'spoken word' qui lui a toujours été chère mais en poussant la folie un cran au dessus. La musique enflant progressivement dégage quelque chose de funèbre (l'orgue d'abord) puis le grincement de la guitare gronde, la batterie se met à rouler, les cymbales retentissent...Poésie surréaliste, magie des mots, liberté du message, les séquences s'enchaînent comme un puzzle mystérieux, puis le ton s'apaise, le charter s'écrase...La mort ? Le chanteur hurle 'The end' avant un ultime accord sur lequel Jim Morrison s'était déjà damné dix ans auparavant...Il n'y a pas de hasard dans l'histoire du rock et la route vers l'enfer ne connait pas de détours...

note       Publiée le dimanche 27 mars 2011

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    Alvus Dei Envoyez un message privé àAlvus Dei

    C'est vrai, et c'est bien décevant par ailleurs, quand on voit son parcours atypique et sa disparition dont tout le monde se fout ; personne ne le connait dans mon entourage, et moi je l'ai découvert à travers Guts, sans ça... Mais bon, s'il n'avait pas eu ce côté dérangeant (penser: s'il n'avait pas été en France :3) il aurait peut-être bénéficié de davantage de reconnaissance, ainsi va la vie ;)

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    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
    avatar

    J'aimerais bien mais il est pas évident à dénicher :0(

    Alvus Dei Envoyez un message privé àAlvus Dei

    A ce propos, son dernier album parfum de nuit, qui est pourtant le plus gutsien et le plus abouti, n'est pas chroniqué, je pense que vous pouvez très librement vous jeter dessus, c'est du tout bon =)

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Terrible cet album, pas une piste à jeter contrairement aux précédents albums, ça va de classiques typiques d'Alain Kan (Clichés, infernale femme fatale) à des ovnis comme la trilogie histoire noire - la diva - devine qui vient dîner?)

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    tof-1984 Envoyez un message privé àtof-1984

    Je trouve la reprise de Bowie dispensable, mais sinon le disque est excellent de bout en bout, drôle et rebelle, hyper entraînant. Son meilleur, bien au-dessus des deux autres (qui restent très sympathiques mais inégaux)

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