Vous êtes ici › Les groupes / artistesRReptilicus › Crusher of bones

Reptilicus › Crusher of bones

cd • 9 titres

  • 1Intro
  • 2Snakes
  • 3Sluice
  • 4808
  • 5Ointment
  • 6Pirate paradise
  • 7Call me Jesus
  • 8Washington
  • 9Ointment II

informations

line up

G.I.M. (sampling, claviers, programmation, chant, flutes, cor), Johann E. (sampling, claviers, programmation, voix), H.Ö.H (claviers, basse, percussions), Birgir Bladursson (percussions, batterie)

Musiciens additionnels : Godkrist (guitare sur les titres 4, 6 et 7)

chronique

Il est trop tard pour fuir...Si la brume qui s'effile en lambeaux masque encore la réalité, je les entends avancer, tout proches, en une procession inquiétante. Le sifflement des flûtes, les roulements tribaux des percussions me glacent le sang mais je ne puis m'extirper de cette torpeur qui me paralyse. Où vont ces gens ? Cette musique est bien trop mystique pour un rituel funèbre...Sacrifice ? Célébration ? Il y a vraiment quelque chose de cinématographique dans les onze minutes de cette introduction. Avec 'Snakes' pourtant, la transe se brise...Si les percussions mènent toujours le jeu, une violence âpre fait son apparition, quelque chose d'urbain et apocalyptique qui, couplé aux vocaux bien glauques, évoque des échos des Swans. Cette impression de noirceur lourde se renforce davantage sur l'excellent 'Sluice' où la voix prend une teinte écorchée pour un rendu quasi incantatoire. Quelle ambiance ! J'en suis le premier surpris, mon premier contact avec Reptilicus, via une compilation, s'étant présenté sous forme d'une sorte de long larsen continu qui ne m'avait guère séduit. Ici, c'est bien différent, 'Crusher of bones' le bien nommé évoque une sorte d'univers de destruction entre l'aspect organique de la nature et la froideur des structures urbaines, les pièces se présentent comme des formes de rituel exécutés au milieu de routes éventrées, de parois de béton lézardées, d'usines en friche et de fumées toxiques. Beaucoup de percussions calquées sur des modèles ethniques mais en plus sombre pour tisser la toile où capturer l'auditeur, l'arrière-fond étant ensuite tapissé de nappes, de bruits, de notes inquiétantes; parfois le ton se fait plus martial et symphonique ('Pirate paradise') mais l'absence de lumière demeure. Les schémas tournent en boucles pour créer une tension hypnotique, tantôt purement instrumentale, tantôt complétée de vocaux. Difficile de parler de cohérence absolue car si une unité baigne nettement cet album, certaines compositions peuvent surprendre, ainsi 'Call me Jesus' évoquant vaguement certains travaux extrêmes de Killing Joke (ou une version post punk de Godflesh) ou 'Washington' plutôt EBM sauvage dans son optique...Voilà qui tranche avec le côté indus rituel de 'Intro' par exemple. Vraiment ? Pas tant que ça au final, 'Crusher of bones' est comme un carrefour où se croisent expérimentation industrielle, post punk tribal, tentations électroniques, dark ambient, avec pour trait d'union le pouvoir du rythme, des structures hypnotiques et un travail sur les sons visant à produire des climats étouffantes, lourds, où les sonorités claires, rares, sont là pour accentuer un climat de folie plus que pour offrir des oasis. Déstabilisant de prime abord mais sans cesse plus séduisant au fil des écoutes.

note       Publiée le mercredi 16 mars 2011

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Crusher of bones" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Crusher of bones".

    notes

    Note moyenne        1 vote

    Connectez-vous ajouter une note sur "Crusher of bones".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Crusher of bones".

    kama Envoyez un message privé àkama

    Putain ce tube pas du tout dark ambiant d'entrée...!

    Message édité le 07-12-2022 à 18:29 par kama

    Note donnée au disque :       
    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
    avatar

    Indus pas net, 1990, description, voilà qui donne l'eau à la bouche