The Phantom Limbs › Accept the juice/Whole Loto love

Nous quitter sur un nombre impair, le trois, frisait l'impolitesse pour une formation de la trempe de Phantom Limbs. Eux qui avaient enfin tourné en Europe, ne trouvaient rien de mieux que de splitter avec en ultime offrande un EP. 2008, le numéro quatre, le voici, une compilation débordantes d'inédits sous forme de remixes, de faces B et de séquences live. On y découvre notamment deux reprises, celle du '122 hours of fear' des Screamers et celle de 'Sebastiane' des Sex Gang Children en concert ; couplées avec des merveilles typiques du son Phantom Limbs telles que 'The biggest snowball', 'Look ma no hands' ou le punk version musique de foire de 'Girl on a trapeze', elles justifient pleinement l'achat de cet objet. Incroyable, cette formule reposant sur l'omniprésence du clavier (pilier incontournable du son du groupe) tournoyant dans une énergie toute punk couplée à une noirceur gothique... et le chant ! Parce qu'il faut le dire, Loto Ball, c'est un personnage, un vrai. Ce type est fou, un fou génial et adorable (quel souvenir de l'after soirée passée avec lui après leur performance à Bâle). Sorte de Tom Waits version punk échappé de l'asile, son timbre rocailleux sans cesse sur le fil du rasoir confère une aura intense aux compositions, complément indispensable du fantomatique clavier en une dualité fusionnelle. Ce n'est pas tout, auditeur, réjouis-toi ; si tu n'as jamais eu l'opportunité de voire cette bande d'allumés (pauvre de toi), un DVD est fourni également qui te prouvera que je dis vrai. Loto est une bête de scène, il interagit avec le public, le provoque, plaisante, le pousse à bouger, saute, roule, rampe, à tel point qu'il en deviendrait presque flippant. Et pourtant, les conditions de tournée frisent salement la galère, les endroits sont plus glauques les uns que les autres, le public manque parfois à l'appel mais les musiciens se défoncent à chaque fois comme s'il jouaient pour trois mille personnes. On trouvera également des interviews, des images backstage permettant de mieux cerner l'intimité et l'humour du combo, avec quelques scène culte notamment quand Loto pisse dans une canette de bière avant de se la boire sans autre forme de procès. Un groupe unique, comme en aimerait en voir plus souvent, et si l'un de leurs plus grands fans n'est autre que Jello Biafra, ce n'est pas sans raison.