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Voice of Eye › Transmigration

cd • 6 titres

  • 1Transmigration (Bardo I) 19:22
  • 2Transcendence 7:35
  • 3Sirens (Bardo II) 6:16
  • 4Tempest 5:39
  • 5Garden Of Earthly Delights 4:45
  • 6Oblivion (Bardo III) 23:51

extraits vidéo

informations

Tous les sons sont de nature acoustique puis traités en temps réel.

line up

Bonnie McNairn, Jim Wilson, Peter Reagan

chronique

Le Bardo Thödol, encore lui. Après Timothy Leary, Pierre Henry, Sigillum S et Eliane Radigue, voilà Voice of Eye qui nous livre son interprétation sonore du Livre Tibétain des Morts. Le résultat ? Grands dieux courroucés... Transmigration est LE monument dans l'interprétation de la dissolution spirituelle. Monumental est le mot, tant l'architecture sonique est visuelle et palplable à des niveaux de précision et d'intensité rarement atteints. Les bardos (états de conscience après la mort) que nous traversons sont absolument terrifiants et toujours si somptueusements imbriqués les uns dans les autres. Il y a malgré une méthode d'écriture fondamentalement différente un rapprochement à faire avec les microtonalités de chez Ligeti, couplées aux compositions spectrales de Penderecki (sur ses "Thrènes" ou encore "Dimensions of Time and Silence" par exemple), aux rituels sacrés tibétains et aux séismes Lustmordiens qui nous malmène d'un état à un autre en toute douceur, mais avec une fermeté inexorable qui rend impossible toute marche arrière. Le splendide 'Transcendence' est le seul de par ses percussions solides qui puisse un tant soit peu s'affirmer comme palpable et terrestre, sur un vent de cordes s'entremêlant avec une flûte indienne revenant par petites touches. Le sentiment viscéral à l'écoute des cors tibétains (qui replacent l'Ego dans son contexte : inexistant) trouve un écho ici dans les monstrueux drones de 'Sirens', puis dans le très stressant 'Tempest' à nouveau en proie aux hurlements électroacoustiques des voix et des cordes s'élevant de concert. Tout inspire à la fois terreur, démesure et humilité au fur et à mesure que les divinités courroucées nous purifient par les grands moyens de nos impuretés au rythme soutenu des percussions ultra lourdes et grondantes ('Tempest' une fois de plus) et des flux et reflux carmins qui éclairent à peine le Néant cosmique. Fin prête, l'âme entre dans sa dissolution finale (Bardo III), enstase ineffable et indescriptible où les derniers recoins de notre individualité sont broyés menus, avant de lentement, lentement, réapparaître au loin sur presque huit minutes d'un drone translucide et totalement irréel, d'une légèreté assourdissante après le voyage entrepris... vers la vie suivante. Oubliez tout ce que vous savez sur l'ambient et ses supposées relations avec le mysticisme ; oubliez Coph Nia, Lustmord, Sephiroth, Raison d'Etre voire Zoät-Aon (qui reconnait l'influence énorme qu'a eu ce disque sur lui) et autres gotheries inoffensives qui n'auront aucune justification après ceci ; oubliez même Voice of Eye car voici venu le disque le plus noir et implacable de toute votre collection dite post-industrielle, venez vous prendre la mort en face ; celle, aride, bouddhiste et métempsycotique, qui rassemble tous les groupes de la première ligne de cette chronique, couplée aux nuits tempétueuses des déserts brûlants du Nouveau Mexique dont vous ne sortirez pas indemne.

note       Publiée le mercredi 12 janvier 2011

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    vargounet Envoyez un message privé àvargounet

    Il coûte une blinde à se procurer en original, je ne l'ai qu'en gravé malheureusement ...

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    Reflection Envoyez un message privé àReflection

    Dans mes souvenirs il n'était pas simple à trouver !

    En tout cas j'avais beaucoup aimé l'ambiance du "Vespers". Mais celui-ci à l'air plus diabolique et sombre ! Ils ont clairement un son plus riche, ample et développé que beaucoup d'autres formations, je suis bien en accord avec la chro'.

    vargounet Envoyez un message privé àvargounet

    Je vais augmenter d'une boule finalement. Un chef d'oeuvre, un environnement sonore dense, étouffant, grandiloquent parfois aux confins de la majesté. Une oeuvre très mystérieuse réservée à un public averti mais merde, on y revient quand même avec plaisir ...

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    scrattt Envoyez un message privé àscrattt

    Avec de l'encens tibétain ça marche bien aussi :p. Blague à part, c'est impossible à noter comme truc tant c'est spécial. Le mélange est tellement subtil et bad-tripant qu'on revient difficilement indemne. Et cette fin hallucinante et complètement mystico-irréelle quoi, seule une écoute au casque et dans le noir dans complet peut permettre d'en retirer toute sa substance. Juste ultime.

    vargounet Envoyez un message privé àvargounet

    Il me tente toujours sous champote celui là mais chaque fois je me ravise, je pense que tu dois aller loin, trop loin peut-être ... pour ne pas en revenir. En tout cas c'est de la bombe !

    Note donnée au disque :