The Rezillos › Can't stand the Rezillos : The (Almost) complete Rezillos

Je ne peux pas m’empêcher d’avoir une tendresse particulière pour ces groupes dont toute la discographie tient sur un seul cd, mais qui ont sorti une vraie floppée de 45 tours, EP’s et plus rarement, albums au cours de leur carrière. Il s’agit la plupart du temps de groupes de punk ou affiliés, aux chansons de moins de deux minutes, comme Minor Threat par exemple. Mais si les Rezillos officient dans un style radicalement opposé, ils n’en sont que plus sympathiques à mes yeux. Imaginez, en pleine période punk 77, donc nihiliste et ‘no future’ à fond les ballons, 4 mecs et une nana écossais déguisés en extra-terrestres dans un style typiquement glam et désuet du milieu de la décennie, donc volontairement rétro et ridicules, jouant une sorte de punk-pop 100% régressive et directe. Il n’en faudra pas plus pour qu’ils soient invités à faire les idiots sur le plateau de top of the pops, émission à laquelle ils ont dédié une chanson résumant d’une manière assez cocasse les conséquences du punk : "take the money, hit the box, everybody’s on tooooooop of the pooooooops !". Alors je ne vais pas vous inventer des subtilités là ou il n’y en a pas (et parfois, grand dieux, ça fait du bien) : ce cd fout la pêche pour se réveiller le matin, et c’est à peu près tout ce qu’on peut raisonnablement lui demander. Le duo de voix masculin/féminin fonctionne bien, on dirait un mélange entre les B-52’s et Siouxsie mais avec l’aplomb mongoloïde des Ramones, avec toutefois un côté racoleur assumé qui les rapproche de groupes "à tubes" comme The Knack. Les Rezillos n’ont de punk que la simplicité et l’amateurisme et ça suffit bien, puisqu’ils inspireront moult groupes du revival de ces 15 dernières années, les excellents Epoxies en tête. Beaucoup de titres passent inaperçus dans l’homogénéité de cette compilation, qui reprend d’ailleurs l’intégralité de leur unique album studio, même si l’on peut citer les tubes Flying Saucer Attack, Top of the Pops, et le débilissime Destination Venus. Il faut également parler des reprises, qui en disent long sur l’esprit volontairement série B du groupe : Glad All Over des Dave Clark Five, I Need You des Kinks, Land of 1000 Dances de Wilson Pickett (pas très punk, haha), et surtout Balroom Blitz du Sweet, hymne revanchard et pogotant du Glam rock avec un grand G, expédié avec une joie communicative à la fin du live qui constitue la moitié du cd. Il n’y a donc plus de doute sur l’ascendance de ce groupe fondé en 76, repéré et financé par le label Sire, il faut le préciser… Du flair et du culot, comme toujours avec eux…