Qui peut avoir assez de classe pour intituler son album 'Soviet de la mode' sinon une formation italienne ? De telles références laissent également présager d'influences 80's car qui de nos jours se soucie encore d'allusions au régime soviétique ? Pourtant, l'image est parlante, surtout dans le cas de l'Italie où la mode et son business occupent une place importante...Nouvelle signature de Danze Moderne, Stardom se nourrit musicalement de la cold wave et du post punk des années 80, mais à l'instar de Diaframma (référence décidément incontournable du genre chez nos voisins transalpins) pose un regard très contemporain sur son époque, observant d'un oeil critique et cynique l'évolution des nouveaux gadgets (MySpace, Iphones...), leur influence sur les comportements et les relations. C'est d'ailleurs une sirène d'alarme qui ouvre l'album avant une cavalcade rythmique post-punk des plus jouissives et des mots durs, sans concession: 'Voilà mon Nuremberg, voilà ma Dresde bombardée. Ici derrière les vitrines en pièces, les mannequins soulignent le futur...'. Si 'Soviet della moda' démarre assez fort dans une voie évoquant volontiers Interpol, des compositions plus tranquilles et mélancoliques comme 'Stagione di Dolly' se rapprochent d'atmosphères à la Cure. Sur fond de constat amer quant à la pollution, les diktats sociaux, la ruine d'une certaine idée des relations, les Italiens nous livrent une série d'hymnes entre revendication et désenchantement; guitares tendues jonglant entre froideur cristalline, fougue indie rock et flirts post punk goth, rythmique efficace, mélodies à l'accroche pop, paroles intelligentes et voix chaude sont au menu d'un disque laissant entrevoir un réel avenir pour une idée de cold wave pop chantée en italien. 'Dans le soviet de la mode, j'enfile un t-shirt disant: 'Je ne suis pas'...4,5/6