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Noir Désir › Tostaky

  • 1992 • Barclay 517598-2 • 1 CD

cd • 12 titres

  • 1Here it comes slowly3:03
  • 2Ici Paris3:37
  • 3Oublié4:33
  • 4Alice3:55
  • 5One trip / one noise4:12
  • 6Tostaky (le continent)5:29
  • 7Marlène3:03
  • 8Johnny colère2:17
  • 97 minutes6:00
  • 10Sober song2:51
  • 11It spurts3:53
  • 12Lolita nie en bloc3:30

informations

Studio Outside, Royaume-Uni, septembre 1992.

line up

Bertrand Cantat (chant, guitare), Serge Teyssot-Gay (guitares), Denis Barthe (batterie, choeurs), Frédéric Vidalenc (basse, choeurs).

chronique

"Rock". Et rien d'autre. À l'époque, les États-Unis avaient Nirvana ; et la France Noir Désir. Et pour une fois, la France n'avait pas trop à rougir de la comparaison. Car "Tostaky" est un des plus grands "vrais" disques de rock des années 1990. Et aussi, peut-être, un des seuls. Chacun peut avoir son album préféré du groupe bordelais : l'audacieux "Des visages des figures" revient souvent, le précieux "Veuillez rendre l'âme..." parfois. Mais d'aucuns ont aussi une faiblesse pour ce disque brut et rageur, "droit dans ta face" et suffisamment "désinvolte" pour que les membres du groupe nous tournent le dos sur cette pochette, comme pour nous dire qu'ils joueront la musique qu'ils veulent et qu'ils se foutent pas mal de ce qu'on attend d'eux à l'époque (un deuxième "Aux sombres héros de l'amer", en fait). Il n'y a aucun effet sur ce disque, il a peu de "musiciens additionnels", et encore moins de production bien léchée. C'est crade, ça envoie des décibels à grand renfort de larsens et de guitares saturées, ça reste fidèle aux visions poétiques et politiques du groupe tout en étant un brûlot quasi-punk. Noir Désir reprenaient les Stooges dès leurs tout débuts d'ailleurs, comme Bertrand Cantat vient de chanter "Search and Destroy" pour sa première ré-apparition sur scène depuis sa libération de prison. Cette pochette fait également songer à Iggy, qui pouvait passer tout un concert en tournant le dos à son public... "Tostaky", c'est d'abord un riff, celui de la chanson éponyme - LE riff, dirais-je même, celui qui vous envoie direct aux urgences après que vous vous êtes rendu fou à pogoter dessus. Mais toutes les chansons, tous les plans, sont des tueries sur ce disque. Il y a les rocks directs et efficaces : "Here it comes slowly", "Ici Paris", "Alice" - guitares plus incendiaires que jamais, batterie plombée ; il y a de ces morceaux lents qui entraînent une sorte de dilatation temporelle, suspendus entre deux nuages dans un ciel sombre ("Oublié", "Sober song"). À l'opposé, certains titres avancent inéluctablement - mais l'environnement est toujours aussi ténébreux et pesant ("One trip / one noise", la tuerie du morceau éponyme, l'épique et rageuse "7 minutes" - qui en dure six). Avec "Marlène", c'est la chanson à soldats revisitée, comme pourrissant dans un cabaret fantôme. "Johnny colère", reprise du groupe de punk rock breton les Nus (une claque pour tous ceux qui les ont vus sur scène, paraît-il), n'est pas mauvaise, mais il est clair que son aspect "ralliement punk", son optimisme, ont du mal à trouver leur place au sein de l'album. "It spurts", malgré le chant bien rocailleux de Cantat, est sans doute l'autre moment dispensable. Heureusement, cela se termine par le malsain, dissonant (et magnifique) "Lolita nie en bloc", avec ses anges aux ailes qu'on imagine déchirées, volant sous un ciel décidément bas et lourd. Non, ce n'est pas du grunge, c'est Noir Désir. D'une manière générale : la grisaille des guitares saturées alliée à des compos et une énergie foudroyantes, et à une certaine poétique de la décadence et de la déchéance, parviennent à créer une atmosphère unique, et finalement assez différente de brûlots rock ricains "classiques" des années 1990 (voir références plus bas), tout en ayant en commun avec eux un certain désenchantement... Grand disque.

note       Publiée le lundi 8 novembre 2010

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Note moyenne        38 votes

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

On dira keskon veut : c'est leur meilleur disque, à peu près rien jeter. Mais "Ici Paris" est en effet l'un des moments les plus irrésistibles.

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GrahamBondSwing Envoyez un message privé àGrahamBondSwing

Ça fait plez de le réécouter, ce souffle sur ici Paris ! Et le bigger than life Tostaky, l'genre de morceau que tu as envie d'emmener autour du Monde, pour envoyer ça à la gueule des ricains par exemple.

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H2O Envoyez un message privé àH2O

Excellent, même les morceaux que je trouvais plus faibles au départ finissent par très bien passer sur la durée. Dommage que tout ne soit pas au niveau du morceau titre, mais ce serai indécent.

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Solvant Envoyez un message privé àSolvant

Sinon, si vous aimez la sincérité et les textes surréels-parfois-naïfs, et le punch qui va avec je vous conseille l'album de NORD "J'écoute en Silence" (1999) Excellente galette qui a de la gueule.

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viandes Envoyez un message privé àviandes

c'est juste cool quand t'as quinze ans ce groupe.