Bleiku Bastarnir › Bleiku Bastarnir

Groupe de la seconde vague punk islandaise, Bleiku Bastarnir en représente également l'aspect le plus garage. Fortement influencés par les Cramps et le rockabilly au niveau de la musique, ils parviennent néanmoins à injecter une forme de spontanéité post punk dans le chant plutôt piochée chez des formations telles que Gun Club (rien d'étonnant) mais également The Fall dans une certaine mesure. Le mélange fonctionne bien, c'est tout le groove musclé du garage/rockabilly qui mène la danse et si nos Islandais usaient d'une contrebasse, on pourrait même parler de psychobilly tant les rythmiques rapides s'en rapprochent. La voix, mi-récitée mi-chantée, se calque beaucoup sur le feeling des mélodies plus proche en cette démarche du blues ou d'une certaine forme de punk, partant en hurlements, déclamations, chant, selon les moments. Cette quête d'authenticité dans l'intensité conduira d'ailleurs Bleiku Bastarnir à une forme de suicide commercial puisqu'après avoir sorti ce mini album, les musiciens refuseront de sortir une seconde galette, pourtant plus ou moins prête, arguant du fait qu'un enregistrement studio serait incapable de retranscrire l'émotion des prestations en concert. Dommage que le combo ait splitté sans nous avoir sorti un live car dans ce genre de cas, la démarche prend tout son sel. Restent ces six morceaux, pas foncièrement originaux mais efficaces et sincères, avec la cerise sur le gâteau d'entendre des paroles en islandais sur une musique garage.