Eleventh Fear › Spirit

Finalement le deuxième album de Zauber ne sortira pas; à la place, Ludovic Dhenry nous propose le premier cd de son nouveau projet Eleventh Fear. Toujours aussi féru de dark wave allemande, le musicien n'a pas fondamentalement modifié son angle d'attaque quant à la composition si ce n'est que les sonorités sont moins froides et plus axées sur des ambiances 'gothiques'. L'écriture se décline en trois axes: beat léger et dansant, timbre déformé pour sonner entre Anna Varney et Das Ich, nappes d'orgue, cordes synthétiques, clavecin d'ordinateur...Je semble ironique mais en réalité, j'aurais sincèrement souhaité être emballé pour ce nouveau groupe. D'ailleurs retrouver de temps à autre une bonne ambiance lourde avec des orgues un peu cliché me manque et même si la transformation de la voix avait quelque chose d'un peu ridicule, de trop poussé, je suis bien entré dans la musique, notamment avec 'Euphoria', titre d'écoute sans prise de tête, pour le simple plaisir. Le problème est qu'après trois ou quatre chansons, la lassitude pointe le bout de son nez...Ce chant rendu tremblotant à coups d'effets, toujours pareil, agace progressivement, la technique de composition similaire 'intro, le rythme part, cassure, trois notes, ça repart' montre vite ses limites, l'ambiance ne décolle pas. Idéale pour le format mini album, la recette perd sa saveur sur un album complet...Une fois encore, Ludovic Dhenry peine à s'affranchir totalement de ses influences allemandes mais surtout, son parti pris d'arrangements minimaux empêche les compositions de prendre de la matière, elles qui manquent déjà de diversité, surtout avec une production encore faiblarde. Ne soyons pas totalement négatifs, niveau mélodique, Eleventh Fear marque une avancée par rapport à Zauber, quelques pièces ('Euphoria', 'Vampire rises', 'For ever' ou 'Flee') se révèlent plutôt réussies et n'auront sans doute aucune peine à faire danser les amateurs du genre mais beaucoup de travail manque encore pour accorder au projet une véritable crédibilité; Après tout, Rome ne s'est pas construite en un jour, d'où un trois d'encouragement...