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Anenzephalia › New World Disorder

vinyl33t • 4 titres • 22:25 min

  • 1Illegal Survivors2:49
  • 2Planet Of Slaves6:50
  • 3A Tribute7:34
  • 4Final Pulse5:12

informations

Edition limitée à 750 copies

line up

B. Moloch, W. Herich

chronique

Terrain vague des cendres liquides jusqu’aux genoux. Chercher à débusquer un sinistre inflammable. Le sol recouvert d’une poudre noirâtre. Nous étions chargés d’oxyde mauvais comme liqueur: une fange d’yeux levés vers l’excrément ciel, le ventre ouvert et les mâchoires déchirées. On prie bien fort, on meurt bien bas, on s’essuie les paupières et s’écoulent les pupilles en une boue de soupirs. Somnolence-provocation l’apathie se tord se morfond. Nous étions le torse nu, nos parapluie-cannes brandis en position de défense, nos âmes au ralenti cinétique, nos violences essoufflées et contenues, inspirant le silence foetal du matin froid, expirant le tumulte de nos inconscients exacerbés. Un travail en circuit fermé, par injection de doses de larsen-conscience sans répit, du matin au soir. Juste deux ou trois heures de néant, la nuit, pour se reposer et se préparer au matin suivant. Instinctif, fragile. Insolence fut le maître mot pour beaucoup. Ceux-là même qui périrent de leur narcissisme-excrément. Des formes à terre qui ressemblaient étrangement à des corps, sauf que personne n’osa y regarder de plus près. On décida de les recouvrir de chaux. Pas question d’enterrer ceux-là: ils finissent par pourrir la terre. Alors ne restèrent que nous, les corps-sans-amour-propre. Immergés dans les courts-circuits nerveux, enchevêtrés dans les câbles de neurones, sentant la rouille et la pénétration des résistances quand notre moelle épinière se mettait en branle soudainement. Générateurs suralimentés fondant au-dedans de nos têtes, nous ne pensions plus à rien, sinon dormir. Nos cordes vocales étaient si sensibles qu’une simple pression sur la gorge nous faisait hurler la douleur fébrile qui couvait en nous. De longs échos stridents jaillissaient du tunnel, fusaient bien droits tels des faisceaux de projectiles, puis allaient se perdre quelque part, souvent dans le souvenir d’un des nôtres qui avait disparu. Se couvrir les oreilles pour ne pas devenir fou. Jambes flageolantes de ceux qui n’avaient mangé que rat depuis le début, torses et bras trop maigres recouverts de haillons détrempés de crasse humide, puants linceuls. Alors, les lèvres cousues, les tympans percés dégoulinant de silence, les membres repliés le long du corps, soliloque œil clos, l'agonie du trauma vital.

note       Publiée le dimanche 3 octobre 2010

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