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Christian Zanési (b. 1952) › Le paradoxe de la femme-poisson

  • 1998 • INA/GRM 2480123 • 1 CD

cd • 7 titres

  • 1Trio des sirènes5:05
  • 2Adagio 14:20
  • 3Jardin sous l'eau8:38
  • 4Solo d'un marin5:45
  • 5Marseille 1 (paysage)5:30
  • 6Marseille 23:25
  • 7Adagio 26:12

informations

Réalisé dans les studios du GMEM, Groupe de Musique Expérimentale de Marseille, France.

Musiques pour le spectacle chorégraphique de Michel Kelemenis, créé à la biennale de danse de Lyon en septembre 1998.

line up

Christian Zanési (réalisation sonore), Marjolaine Reymond (voix chuchotée et parlée).

chronique

"Circé dit à Ulysse : "Vous ne pouvez éviter l'île des sirènes. Mais quiconque écoute leur chant est perdu." Un bateau, deux reflets, trois sirènes et quatre marins. Spirales, étirements, immobilité et jaillissement." La musique électro-acoustique pour ballet a, depuis la légendaire collaboration entre Maurice Béjart et Pierre Henry, une longue et riche histoire derrière elle, à laquelle Christian Zanési vient ajouter sa marque avec "Le paradoxe de la femme-poisson". Ce titre se veut un clin d'oeil à la figure de la sirène chez Homère - et qui n'a jamais rêvé d'entendre leur chant, quel musicien ne leur aurait pas rendu hommage ? L'histoire d'Ulysse est bien connue, qui demanda à ses hommes de l'attacher au mât de son bateau pour avoir la chance d'écouter le chant de ces créatures merveilleuses, tandis que ses hommes avaient les oreilles bouchées, et ordre de ne pas libérer leur maître, quoi que celui-ci pût leur demander - car personne ne résiste à l'attraction de l'abîme. Mais la musique de Zanési (ainsi que le ballet du chorégraphe Michel Kelemenis, avec qui Zanési a travaillé) paye aussi son tribut à la ville de Marseille. Ah ! Marseille... son port, sa population, ses quartiers, son atmosphère si particulière... La cité phocéenne ne laisse en général personne indifférent. On aime ou on déteste. Elle aura inspiré d'innombrables artistes. Pour s'en tenir à la musique concrète, on peut penser à la fin des merveilleuses "Anecdotiques" de Luc Ferrari, par exemple. L'oeuvre de Christian Zanési se divise ainsi en deux aspects, la première est une sorte de paysage sonore électro-aquatique, d'ambient maritime abstraite ; la seconde capte plus précisément les sons de la ville de Marseille. L'ouverture ("Trio des sirènes") est absolument merveilleuse : des chuchotements et murmures de femmes nous confient des secrets au creux de l'oreille, tandis que résonnent les harmonies d'un choeur féminin, le tout rythmé par diverses cloches. La même magie opère que celle qui se faisait entendre dans "Vox in vitro" de Michel Redolfi. Il en va de même pour "Adagio 1" et "Solo d'un marin", qui instillent craquements, vents et malaises, et pour "Jardin sous l'eau", délicieuse rêverie subaquatique entrecoupée de mille échos. Dans les quatre premiers titres, les bruits reconnaissables de Marseille (sirène de bateau, bruits de foule) s'étaient faits très discrets. Mais la suite de l'oeuvre leur donne la primeur : klaxons et cris les soirs de matchs de l'OM (je présume), triturés en tous sens, trompes... Tandis que le final "Adagio 2" reprend des éléments déjà entendus pour en faire une synthèse maladive et fanée. Un gros 4/6, et à n'en pas douter un disque de choix pour découvrir l'univers du compositeur.

note       Publiée le lundi 27 septembre 2010

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    mangetout Envoyez un message privé àmangetout

    Cet ensemble de pièces forme une belle collection de bijoux atmosphériques, les sons synthétiques tenus, épais, profonds et parfois gorgés de basses (comme dans "Jardin sous l'eau") se mêlent à merveille avec les sons concrets de voix, de crépitements, de foule, de sirènes, de bruissement aquatique et autres non-identifiés et effectivement, comme il est dit dans la chronique de Trimalcion, la proximité avec l'univers de Redolfi est évident et tout autant séduisant. J'ai, par contre, beaucoup de mal à imaginer un spectacle chorégraphique collant à cette musique, mais la surprise devait être de taille.

    mangetout Envoyez un message privé àmangetout

    "Marseille 1 et 2" sont excellents avec cette spatialisation et ces timbres granuleux typiques des productions du GRM, je ne connais pas le reste du programme et pas grand chose du bonhomme outre le fait qu'il est directeur adjoint du GRM et chroniqueur sur France Musique dans la très bonne émission Electromania le mardi soir à minuit, commande faite de son "Stop ! l'horizon..."