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Daniel Bloom › Event Horizon
- 2010 • Ricochet Dream RD052 • 1 CD digipack
cd • 7 titres • 52:19 min
- 1Horus 4:54
- 2Event Horizon 12:02
- 3Megalit 4:02
- 4Glacial Lake 4:33
- 5Mount Meru 9:05
- 6Into the Galactic Nucleus 10:38
- 7Duat 6:53
informations
Disponible au http://www.ricochetdream.com/
line up
Daniel Bloom: Synthé Roland TR-505, Roland JP-8000 et Korg Poly-Six
chronique
Pour les amateurs de MÉ de style Berlin School, que ce soit ambiante ou séquencée, Ricochet Dream est devenu une valeur sûre. Au fil des ans le label de Vic Rek a produit de très bons opus de MÉ, tout en organisant des méga concerts thématiques aux 4 coins de la planète afin de célébrer ou souligner un évènement lié à Tangerine Dream; le moteur culturel de Ricochet Dream. Depuis son existence, ce label du New Jersey a fait renaître la musique d’ex-membres de TD et nous a fait découvrir de superbes artistes qui étaient soit oubliés ou en état embryonnaire, je pense notamment à Spyra, Picture Palace Music, Polaris et le tout dernier; Daniel Bloom. Originaire de Pologne, Daniel Bloom s’est imposé comme le chef de file du mouvement de la Poland School avec l’utilisation d’équipement analogue et des structures musicales qui se rapprochent des racines de Tangerine Dream. Event Horizon est son dernier album et son premier depuis plus de 5 ans. Un premier album sur Ricochet Dream, qui regroupe du matériel composé dans ses studios de ‘‘ Two Minutes Elsie Studio’’, entre 2003 et 2005. Un album où le rock cosmique se moule allègrement aux influences du Dream et du Krautrock
Horus nous plonge de plein fouet dans l’intrigant monde musical de Bloom. Lourd éclat éthéré avec un synthé dont les paroles sombres et spectrales se perdent dans une subdivision des nappes et des brumes synthétisés qui eux se perdent sur un mouvement séquentiel papillonnant, Horus emprunte les sentes d’un rock cosmique avec toute la panoplie des effets sonores psychédéliques des années 70. Rythme lourd sur séquences nerveuses qui ondulent telles des pulsations en cascades, la guitare mord le tempo sur un synthé aux ondes spectrales et aux effets analogues cuisant. Un court titre qui en met plein les oreilles et qui démontre toute la capacité de Daniel Bloom a intégré sa musique sur des univers parallèles. Autre titre court, Megalit offre une intro dramatique avec ses puissants martèlements de batterie qui pilonnent un rythme lourd truffé de strates cybernétiques qui roucoulent en boucles à l’ombre d’un bref refrain mélodieux que des percussions feutrées alimentent d’une belle poésie musicale. Court et superbement efficace tout comme Glacial Lake et son intrigante approche atmosphérique, digne d’un néant qui prend difficilement vie sur un très beau mouvement séquencé à la Wavelenght.
Plus long titre sur Event Horizon, la pièce titre démarre sur un synthé aux intrigantes ondes astrales qui frayent tels des spectres dans un vaisseau spatial vide. Un mouvement séquentiel, mariné de cymbales papillonnées, perce cette nébulosité qui ondule nerveusement et férocement dans une enveloppe aux effets sonores analogues qu’un synthé aux souffles toujours aussi spectraux et un Mellotron aux nappes vaporeuses entourent d’une aura mystique. De nulle part, surgit un doux refrain synthétisé. Un refrain mélodieux qui danse lascivement autour de cette combinaison de rythmes suspendue entre ses délicates harmonies et ses errances ouatées, avant de sombrer dans les gouffres d’un lourd rock cosmique avec une guitare ronflante qui crache ses mélodies tordues sous les guets d’un mouvement séquentiel toujours aussi percutant et un synthé dont les boucles minimalistes émergent d’un sordide univers corrosif. Si Event Horizon nous immergeait d’un univers musical complexe, Mount Meru ne nous en sort pas avec ses séquences qui ourlent en cascade sous des strates résonnantes d’un synthé hybride. Un synthé dont les brèves intercales mélodieuses gravitent autour d’une rythmique aux permutations torsadées dont les mouvements syncopés sont constamment enrobés d’ondes réverbérantes. Un titre difficile à apprivoiser et dont la complexité s’oublie auprès du superbe Into the Galactic Nucleus et ses séquences à la Flashpoint et The Thief qui roulent à un train d’enfer sous des strates d’un synthé aux effluves analogues. Un très bon titre qui accroît son potentiel avec une approche extra terrestre à la X-Files sur des séquences aux doublons subdivisés qui trépignent sous un synthé aussi spectral que spatial. Duat clôture ce premier album de Daniel Bloom sur Ricochet Dream avec une structure très entraînante où les séquences et percussions modulent un tempo soutenu par un synthé aux multiples nappes mélodieuses. De suave à dramatique, Duat est un mélange des rythmes puissants de Horus et Megalit sur une structure mélodieuse à la fois complexe et harmonieuse, comme on retrouve sur la pièce titre.
Complexe, hasardeux, progressif et spatial; Event Horizon est un subtile mélange du dualisme entre les harmonies et les modulations structurelles extrêmes où les mélodies se perdent dans les confins d’un univers musical à la fois complexe et enchanteur. Ce dernier album de Daniel Bloom ne s’apprivoise pas aussi aisément qu’un album de Spyra ou Picture Palace Music, quoique les deux univers cohabitent facilement. Par contre, une fois bien ancré au creux de nos oreilles il y passe des moments uniques. Des moments magiques qui poussent à une plus grande introspection. Et c’est en ces moments que l’on découvre les purs joyaux qui se terrent derrière le complexe univers d’Event Horizon.
note Publiée le mercredi 22 septembre 2010
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