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Spyra/Lang › Achtundsechzig 24 - Live@Toskana-Therme
- 2003 • Manikin Records MRCD 7068 • 1 CD digipack
cd • 2 titres • 68:24 min
- 1Neunundfünfzig 49 59:46
- 2Acht 39 8:38
informations
Piste 1 Enregistrée en concert au Toskana-Therme 2001 - Piste 2 Enregistrée en studio lors d’une répétition pour le Weltglockengeläut 2003
line up
Wolfram Der Spyra et Chris Lang: Roland XP 30 + JD 800, E-Mu ESI32, Nord Modular, Mac Power Book
chronique
Il y a de la musique qui est difficile à décrire. Des petits chefs-d’œuvre qui envoutent et qui, écoute après écoute, continuent de charmer. Achtundsechzig 24 est ce genre de musique. Un splendide album dont les rythmes fluides et les permutations souples se façonnent dans une divine approche mélodieuse. Cela faisait un bail que je voulais vous parler de ce superbe album de Wolfram Der Spyra et Chris Lang. Sauf que les mots ne venaient tout simplement pas afin de le décrire, alors que son écoute m’entraînait constamment dans une douce euphorie onirique. Avec la parution d’un nouvel album (Sequest), le moment est idéal pour tenter de faire une chronique sur un des grands albums de MÉ qui s’est perdu dans les fils du temps. Enregistré en concert à Toskana-Therme (Bad Sulza) en 2001, Achtundsechzig 24 s’écoute comme un rêve, tant c’est doux, poétique, lyrique et étonnamment captivant.
Pourtant, son introduction ne laisse présager en rien la splendeur envoûtante qui scintillera avec une telle limpidité tout au long des 60 prochaines minutes. Une lourde nappe aux légères réverbérations en ouvre la genèse. Dès lors, un rythme tendrement hachuré perce les parois d’une grotte qui ruissèle légèrement. Un rythme coulant, pourtant imprégné d’un doux effet claustrophobe, avec ses nappes flûtées qui sautillent à bout de souffle parmi une nuée de strates aux multiples effluves ouatés. Tel un tournis sonore, le tempo introductif de Neunundfünfzig 49 s’arque sur un mouvement séquentiel minimaliste dont les souffles hachurés sont triturés de solos aux torsades rêveuses au dessus d’un rythme qui trépigne comme une flamme aspirée par un léger tourbillon. Vers la 9ième minute, les portes de l’illusion s’ouvrent avec un flot d’accords limpides qui dansent au dessus des étoiles. Un doux passage envoûtant qui rappellera pour certains l’intro de Schulze sur Crystal Lake, qu’un doux piano à l’âme solitaire caresse de ses accords égarés. Un superbe moment où les accords du piano se perdent avec le scintillement des accords cristallins, sous les nuées de chauves-souris qui dessinent des ombrages sur un paysage musical enchanteur. Rêveur, le piano s’isole et se perd dans les brumes d’un synthé aux arpèges toujours aussi transparents qui scintillent en boucle, comme sur un océan trappé dans un étang. Des solos symphoniques et des cordes de violoncelle caressent ce passage qui meurt doucement dans une lourde brume vaporeuse, initiant le 3ième mouvement de cette symphonie onirique qui prend forme vers la 24ième minute avec un rythme souple qui ourle telle une vague intemporelle, mordue par de superbes accords de guitare. Entre Crystal Lake et In Blue, le monde de Klaus Schulze imprègne constamment la musique de Spyra. Ici, les strates de synthé coulent avec une telle musicalité, que le maillage avec les accords acoustiques devient de la pure magie pour les oreilles. Encore, ces chauves-souris, ces synthés symphoniques, cette brumeuse mystique et toujours cette étrange union entre le féerique et la constellation musicale qui s’épanouie avec une telle grâce que l’on est étonné à chaque tournant que prend Neunundfünfzig 49. Vers la 30ième minute, entre la douceur d’une errance du cortex et la réalité de la sublimité qui nous tient en haleine, le tempo permute encore pour s’enfoncer dans ce qu’il y a de plus beau sur Neunundfünfzig 49; soit des accords de guitare qui sérénadent aux portes d’un étrange cosmos, se perdant dans une sphère flûtée et un synthé aux vocalises de sirènes spatiales. Un moment divin que seule l’infinité des instruments électroniques peut produire. L’un des beaux passages de Neunundfünfzig 49 qui baigne constamment entre l’émerveillement et l’étonnement, qu’on en oublie ses influences et ses racines, comme ses chœurs à la Schulze qui trépignent sous une agile guitare acoustique. Flot d’accords scintillants qui se dandinent avec une soumission cérébrale, souffles flûtés, accords hachurés, chœurs frivoles et synthé aux sonorités aussi harmonieuses que la lourdeur de ses nappes, Neunundfünfzig 49 évolue avec une telle aisance que l’on s’étonne de constater que les 40 premières minutes sont déjà passées. Les dix suivantes passeront aussi vite avec un suave tempo qui prend lentement forme pour onduler et sautiller sous les nappes brumeuses d’un synthé aux ondoiements morphiques. Vers la 50ième minute, de sourdes pulsations reviennent mouler un rythme martelant dans une faune musicale caverneuse, comme pour nous sortir de notre sommeil, où de lourdes strates fusionnent avec une guitare dont les accords se perdent aux sonorités d’un piano irréel, un peu comme tout ce qui gravite autour de cette sublimité qu’est Neunundfünfzig 49, dont la finalité forgera une nostalgie qui commandera une 2ième, une 3ième écoute. Et ainsi de suite. Essayez et vous m’en direz tant!
C’est évident qu’avec une telle pièce de résistance Acht 39 se perd dans l’oubli. Et pourtant il s’agit d’un bon morceau dans un style de free jazz avec son piano électrique dont les accords valsent faussement autour d’un synthé aux errances brumeuses. Un beau titre qui respire l’analogie et le paradoxe Spyrien. soit un mélange de jazz, d’électronique et d’industriel sur un air de rêve et de poésie musicale. En ce qui me concerne Achtundsechzig 24 - Live@Toskana-Therme de Spyra/Lang est un pur chef d’œuvre. Un splendide album dont l’imagination est la seule frontière et qui meuble encore mes heures d’écoutes tardives, et ce 7 ans après en avoir fait la première expérience. Immensément beau, c’est un pur joyau musical que je recommande, sans hésitations, à tous ceux qui aiment la musicalité et ce peu importe la provenance; MÉ ou non!
note Publiée le mercredi 15 septembre 2010
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@Phaedream Est-ce qu'on retrouve sur Liquid Sessions Vol 2 ne serait pas un extrait de cet album ?