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Gavin Bryars › The sinking of the Titanic / Jesus' blood never failed me yet

  • 1998 • Virgin CDVE 938 • 1 CD

cd • 2 titres

  • 1The sinking of the Titanic24:40
  • 2Jesus' blood never failde me yet25:57

informations

Studio of the Department of Physics, University College, Cardiff, Angleterre, 1976

line up

The Cockpit Ensemble (sous la direction de Howard Rees et Howard Davidson), John Nash (violon), Sandra Hill (contrebasse), Gavin Bryars (piano, flûte à bec), Angela Bryars (boîte à musique), Eva Hart (voix), Michael Nyman (orgue), John White (tuba)

Musiciens additionnels : Derek Bailey (guitare), Michael Nyman (orgue)

chronique

  • contemporain > néo classique

Premier disque à paraître sur le depuis longtemps défunt label de Brian Eno, Obscure, qui s'inscrit très clairement dans la mouvance contemporaine néo-classique, cet album a enfin droit à sa réédition fidèle plus de vingt ans après sa première publication ! Ne comptant que dix titres dans son catalogue, Obscure proposa pendant tout un temps, sous un habillage conceptuellement et esthétiquement soigné, les oeuvres de quelques uns des fers de lance de l'école contemporaine anglo-saxonne parmi lesquels on retrouva entre autres David Toop, John Adams, Michael Nyman, Brian Eno lui-même bien sûr, mais aussi Gavin Bryars. Depuis, les deux pièces qui constituent la charpente de cette première publication signée Bryars ont eu, toutes deux, droit à d'innombrables interprétations, aussi diverses que mémorables. Deux longues pièces instrumentales qui sont, telle une éponge, imbibées d'une mélancolie à fleur de peau. Fasciné par l'anecdote touchante qui accompagne le naufrage du Titanic, qui veut que le quatuor à cordes de l'équipage joua longtemps encore alors que le paquebot sombrait, Bryars joue sur les résonances et nous concocte un mouvement fait de motifs cycliques, inéluctables, implaccables comme la roue du destin, prolongeant le temps et plongeant l'auditeur dans cette fatalité romantique. L'interprétation d'une heure enregistrée pour le compte des Disques du Crépuscule en 1990 incarne sa version ultime. Quant à "Jesus' blood never failed me yet", qui lui aussi a été relifté chez Point en 1993, avec le concours de Tom Waits, il n'a jamais demeuré aussi poignant et renversant que dans sa version d'origine, que nous avons la grande chance de pouvoir savourer ici ; l'orchestration de Bryars, dont l'approche est similaire à celle de "Sinking of the Titanic", vient progressivement renforcer l'enregistrement d'un chant passé en boucle d'un sans-abris, à la fois étrangement serein et désespéré, jusqu'à vous humidifier les pupilles d'émotion. Le genre de truc qui vous prend les tripes et vous noue la gorge.

note       Publiée le jeudi 2 mai 2002

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commentaires

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sergent_BUCK Envoyez un message privé àsergent_BUCK
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Du coup, faudra que je me ressorte celui là ! écouté qu'une fois y'a quelques années, le premier morceau m'avait mis assez mal à l'aise : cette mélodie apaisée qui nous projette directement dans une salle de réception lugubre, en plein milieu d'un ballet de fantômes sur leur trente-et-un. On se sentirait presque comme dévisagé par les esprits, comme si ce disque n'était en fait pas destiné à nous autres vivants...

Alfred le Pingouin Envoyez un message privé àAlfred le Pingouin

Ben moi, la version avec Tom Waits, je l'ai trouvée insupportable. Pourtant j'adore Tom Waits, mais ça enlève tout le charme de l'oeuvre d'avoir ces beuglements, ces saillies, ça retire toute la pauvreté volontaire, l'humilité de l'oeuvre de remplacer la boucle par un chanteur qui fait ce qu'il veut. Le sans-abri qui chante dans cette version est jamais complètement en rythme, ce qui fait qu'à chaque fois, l'orchestre se fait toujours surprendre, et se réadapte comme il peut, il y a quelque chose de fort là-dedans. Si tu remplaces la boucle par une vraie voix, tu gagnes contre l'accidentel de l'original.

Note donnée au disque :       
Potters field Envoyez un message privé àPotters field

pis d'autres chro de bryars seraient pas de refus...

Potters field Envoyez un message privé àPotters field
la version de Jesus avec Tom waits est pas mal poignante je trouve...
Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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j'ai écouté la version d'une heure qui est en effet très impressionnante à s'envoyer dans les esgourdes (et dans le coeur !). J'ai évidemment une préférence pour son hommage - le Salt Marie Celeste de NWW - mais Bryars a la paternité et l'aspect dramatique de cette fameuse mélodie hantée à tout jamais.