Envenomist › Chariots

Je voudrais rendre grâce à Segerhuva de m'avoir fait découvrir Envenomist, projet électronique de David Reed que je n'aurais connu autrement, celui-ci ayant en effet beaucoup publié sur CDR, un format que j'abhorre particulièrement et que donc je n'achète jamais (je préfère encore une bonne cassette des familles). Il aura donc fallu attendre ce «Chariots» vinylistique pour combler mon ignorance, une découverte d'autant plus tardive que le monsieur avait déjà tout de même pondu une douzaine de références entre 2005 et 2007, année de sortie et d'achat du présent LP. Un projet pour le moins prolifique donc et, si j'en crois la bonne qualité de ce «Chariots», potentiellement digne d'intérêt. Jugez plutôt : lorsque l'on nous propose quatre paysages synthétiques, minimalistes et arides, drapés dans une assourdissante réverbération, articulés autour de drones dissonants vraisemblablement composés en état second, difficile de résister à un appel aussi anxiogène. En bon fils spirituel de Bianchi et Schulze, David Reed maîtrise en outre parfaitement son matériel, ainsi qu'un fin sens de la construction de pièces figées et néanmoins évolutives dans leur narration, procédant d'un efficace système d'enchevêtrement de fréquences et de grains organiques. Seul bémol qui viendrait presque gâcher le plaisir d'écoute, l'impression d'avoir déjà entendu la même chose chez les pères sus-nommés. Mais pour peu que l'on passe outre l'évidence de cet héritage par ailleurs assumé, l'album s'avère de vraie bonne tenue, hypnotique à souhait. Sachant que David Reed a d'autres projets parallèles (Luasa Raelon, Brittle Foundries) et qu'il collabore avec Mark Solotroff (Ex-Intrinsic Action, Bloodyminded)... il n'est pas dit qu'on n'entende pas parler de lui dans de futures chroniques.