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Aquavoice › Cold

cd • 13 titres • 67:33 min

  • 11 Cold I 2:38
  • 22 Cold II 2:56
  • 33 Cold III 4:46
  • 44 Cold IV 3:15
  • 55 Cold V 5:23
  • 66 Cold VI 6:18
  • 77 Cold VII 9:12
  • 88 Cold VIII 6:55
  • 99 Cold IX 6:34
  • 1010 Cold X 7:51
  • 1111 Cold XI 3:34
  • 1212 Cold XII 3:20
  • 1313 Cold XIII 4:45

informations

Pour entendre des échantillons sonores d'Aquavoice. vistez le site Generator pl. ;http://eng.generator.pl/x_C_Sz2.html?P2=aquavoice

line up

Tadeusz Łuczejko: Claviers, synthé, guitares et FX

chronique

Aquavoice est le projet musical du synthésiste Polonais Tadeusz Luczejko qui a trouvé sa niche au sein du label Generator.pl, un intéressant label Polonais de MÉ qui regorge d’artistes très attirant. Septième album de Tadeusz Luczejko, Cold est une déconcertante symphonie abstraite et ambiante dont le syncrétisme des tonalités ajoute une dimension surréelle à un collage sonore issu de toutes les facettes des équipements et de l’imagination de Luczejko, créant un étonnant voyage abstrait dans un univers musical aussi ambiant qu’une tempête de vent sur une plaine cristalline.
Cold I à III ouvrent cette symbiose anarchique avec des sonorités éclectiques qui abondent dans une sphère où l’ambiant croise l’abstrait. Des nappes soyeuses et ondoyantes s’entrecroisent et ululent, telles des masses spectrales, parmi de fine gouttelettes qui ruissèlent sur les parois d’une grotte d’un autre monde pavent la route de Cold I. Déjà le contraste des lieux et le paradoxe des sens sont mutuels. Le mouvement est superbement tendre et l’ambiance délicieusement reposante alors que des pulsations aux résonnances nasillardes martèlent une étrange procession des sons qui dérivent vers le néant de Cold II. Un néant aromatisé de nappes immobiles qui sont assaillies par de légers riffs d’une guitare discrète et des serpentins crotalés qui dénouent leurs sonorités dans un univers sonore à la croisée de Brian Eno, Robert Fripp, Markus Reuter et certains avanceront le nom d’Harold Budd que je ne connais malheureusement pas. Cold appartient autant à l’imagination de l’auditeur qu’à l’idée conceptrice de son créateur. Prenez exemple sur Cold III où on entend un être égrainer du bois dans une forêt Kitaroïenne, alors que des nappes de guitares circulent en boucles entre des accords minimalismes et sporadiques de claviers, reléguant aux oubliettes l’étrange murmure d’une voix féminine à peine compréhensible. Cold IV est tout simplement envoûtant avec ses accords de clavier que l’on pianote à la dérive et qui reviennent en boucle sur une fine ligne de basse et un xylophone de verre dont les notes frétillent comme les élytres d’un grillon métallique, moulant une étonnante pulsation sensuelle même si totalement abstraite. L’intro de Cold V pourrait sortir tout droit des rituels d’un exorcisme de Martien que l’on ne serait pas surpris. Des stries syncrétiques déchirent la quiétude d’un ronronnement d’une machine alors qu’une voix hurle un dialecte inconnu, l’univers devient source de tapage infernal qui s’assouvit graduellement vers la 3ième minute, échappant une rare tranquillité qui se berce à l’ombre d’une douce tour de cristal. Cold VI enchaîne sur cette douceur éthérée avec de fines nappes d’un synthé solitaire qui errent parmi de belles et soyeuses lignes flottantes et flûtées, ramenant Cold dans le giron d’une œuvre plus accessible. Cold VII offre une approche morose où une voix d’homme marmonne en Polonais sur une lente structure triste et mélancolique. Un peu à la Vangelis sur Blade Runner, Tadeusz Luczejko aime laisser ses notes sombrer dans le néant. Des notes qui flottent et errent pour se mouler aux formes et fantaisies du cofondateur d’Aquavoice. Avec ses élans d’orgue qui ourlent des vagues chimériques, Cold VIII est le plus animé des titres sur Cold. Une belle pièce où les sonorités scintillent sur le dessus des mers lunaires, tressées à un synthé aux ondes flâneuses et aux solos torsadés qui défilent dans un bal de sonorités bariolées qui s’entrechoquent dans une ouate forgée de l’acier. Un des bons titres de Cold. Une douce et discrète incantation accompagne un synthé dont les ondes et les stries spectrales errent sinueusement parmi des notes d’une guitare japonaise, Cold IX est tout aussi intrigant que Cold X qui emprunte un sentier troublant et angoissant avec ses bruts furtifs, ses faibles ululements et ses grincements de portes dans une étrange nébuleuse cosmique. Un titre qui noue la gorge, tout comme l’intrigant Cold XIII. Bruits de fond incongru, cercles résonnants qui flottent autour d’accords minimalistes, Cold XI nage dans une belle et chaleureuse nappe de basse. Point de rythmes, ni même l’ombre d’un tempo, tout est en suspension comme sur Cold XII dont la limpidité de la structure s’appuie sur de belles boucles morphiques qui ondulent dans cette aura psychédélico-électro qui entoure Cold depuis ses premiers accords et qui se conclut par un Cold XIII et sa lourde structure éthérée dont les souffles poussent l’imagination de l’auditeur aux portes des ténèbres qui sévissent bien au-delà de nos frontières.
Cette 1ière expérience avec Aquavoice m’a laissé aussi perplexe qu’elle m’a charmée par moments. Cold est un album difficile à apprivoiser car nous sommes constamment immergés dans une sonate pour bruits de fond dans une constante quête pour harmonies désarticulée. Il y a de bons moments. Des moments forts et troublants, je pense notamment à Cold IV, VI, VIII et XIII qui font que l’on recherche à en découvrir un peu plus à chaque écoute. Signe indéniable de l’immense profondeur qui habite Cold.

note       Publiée le dimanche 29 août 2010

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