PlaTEAU › Music For Grass Bars

“Pot is the only long-term music-friendly substance.” V'là le cEvin Key qui finit par se ranger après des années d'expérimentations de toutes les substances possibles et imaginables, et bien que la majorité de ses projets (Skinny Puppy en tête) ressemble à de terrifiantes collections de cauchemars de synthèse, il avouera pourtant ne trouver sa tranquilité que dans le bon vieux cannabis. Il fallait donc se créer un nouvel environnement sonore moins agressif pour s'enfumer ; et voilà que naît PlaTEAU, son projet house / techno aux influences minimales à l'allemande et précises à la Detroit. “Noorderlight” reste le morceau qui m'a toujours le plus fasciné, avec son allure à la fois épique et minuscule (“l'intimité dans l'immensité” dirait Mylène Farmer) que l'on souhaiterait infini, galopant par monts et par vaux sur des drones cotonneux. 'Urban Chillage' sort aussi du lot avec un développement élastique construit sur quasiment rien d'autre que quelques claps qui s'élargissent ou se démultiplient, sans toutefois atteindre la rigueur terrible qui sied bien plus à Josh Wink par exemple. Même si ce Music for Grass Bars n'a plus grand chose de Skinny Puppy, ni de sombre ou d'expérimental tout court à part quelques passages un peu plus psychédéliques ('Chateau PLATeau'), il plaira sans doute aux amateurs de techno bien faite.