Giorgio Maggiore › La danza nel labirinto

Pour ce qu'il annonce comme son dernier album, Giorgio Maggiore a pour la première fois opté pour une voie purement instrumentale. Curieusement, alors que les titres paraissent annoncer la destruction ('Tsunami', 'Paesaggi devastati', 'L'ultima battaglia'...), cet album ne dégage rien d'agressif; il se révèle au contraire apaisant, mélancolique certes mais apaisant. Quelque part entre Sieben (notamment dans la manière d'agencer ses rythmiques) et Angelo Branduardi, une touche cold wave en plus (les guitares fraîches, les claviers tristes, une pièce telle que 'Tsunami' pouvant même évoquer certains travaux de Runes Order de par la touche atmosphérique froide), notre Italien nous emmène dans une étrange promenade propice à la rêverie. Essayez de vous imaginer dans le jeu d'ombres et de lumières des jardins de château en été lorsque la lumière se fait tantôt aveuglante lorsqu'elle nous cueille au détour d'un labyrinthe de haie, tantôt fugacement voilée selon les caprices des branches et des feuillages agités par la brise; voilà peut-être la meilleure manière d'aborder ce disque remarquablement cohérent au niveau des ses sonorités, même si un essai plus psychédélique tel que 'Soldati di pezza' sonne à mon goût un peu creux. Cinquante minutes purement instrumentales, surtout lorsque les orchestrations sont dépouillées peuvent sembler un peu longues c'est certain mais l'aspect hypnotique du disque équilibre cet élément...Notons également un artwork très soigné sous le signe des jardins et de la verdure...Une belle manière de tirer sa révérence.