Callisto › NYX

NYX pour Niks; la personnification femelle de la fille de nuit de Chaos. Je ne sais pas vraiment sur quoi est basé ce principe divinatoire, mais strictement du point de vue musical, NYX est l’album du chaos électronique de 2010. Pour plusieurs fans du duo Anglais NYX n’est pas tout à fait inconnu, faisant l’objet d’un CD-R téléchargeable sur les sites de MusicZeit et AD Music d’un enregistrement en concert au Hampshire Jam 2009. Accompagné de Neil Fellowes, David Wright avait interprété des versions de The Darkness of Night et The Lighter Side of Gravity. Des versions quelque peu différentes qui modifient à peine la profondeur et la magie des évolutions si limpides entre les rythmes et les passages atmosphériques qui faisaient la force de Live at the Hampshire Jam.
Des ondes sombres, métalliques et méphistophéliques ouvrent The Cyanide Virus. Une intro à l’ambiance angoissante d’où s’échappe de longs souffles oxydés parmi de brèves, mais fébriles, séquences aux sonorités de verres. Des séquences discrètes qui serpentent furtivement une ambiante structure musicale qui s’enrichie de beaux souffles mellotronnés vacillant sous un clavier aux nappes moulantes et doucement hululantes. Des nappes épousant le mouvement des séquences qui se déroulent en cascades dans un brouillard ocré. Vers la5ième minute le tempo explose d’un beat infernal. Une course fébrile et haletante aussi infernal qu’un train défilant à vive allure sur des routes sinueuses, accompagné d’un synthé dont les émanations spectrales soufflent dans le dos d’un clavier aux accords fébriles et hachurés. The Cyanide Virus défile à un rythme époustouflant, prenant soin de libérer des accords d’un clavier nerveux, des solos de synthé aux torsades vertigineuses et aux ondulantes strates aux sinueuses boucles spectrales. Un superbe titre très animé et résolument endiablé qui surpasse la frénésie cadencée que l’on retrouvait sur The Lighter Side of Gravity, car on parle ici de rythme pur et dur qui survit à une intro aussi cosmique que ténébreuse. The Darkness of Night et The Lighter Side of Gravity sont assez fidèle à leurs prestations en concert, sauf que je trouve la sonorité sur NYX un peu plus ciselée et nettement mieux définie, étalant les moindres détails de ces longues envolées aux cadences subdivisées par des passages plus oniriques et atmosphériques. Sur Live at the Hampshire Jam, la spontanéité et l’effet de surprise opérait un charme que l’on devine sur NYX. En contrepartie, la reconstitution et l’enregistrement ont plus de profondeur et de détail en conformité entre les prestations en concerts et les enregistrements studio, surtout sur un pressage audio CD que CD-R.
En MÉ, la différence sonore entre les prestations en concert et les enregistrements en studio sont minimes, étant donné tout l’échantillonnage et structures rythmiques préenregistrées qui entourent les performances des artistes qui sont trop peu nombreux pour reconstituer toute l’énergie d’un album studio. NYX ne diffère pas de cette réalité. Ce faisant, on a la vague impression d’entendre un revampage de Live at the Hampshire Jam. Et c’est un peu vrai, tant les différences sont minimes. En contre partie, et même si l’on connait le déroulement de The Darkness of Night et The Lighter Side of Gravity, on reste toujours étonné par toutes ses modulations et ses transferts entre le rythme et l’ambiant qui, à mon humble avis, sont de meilleur qualité et ont plus de profondeur sur NYX que sur Live at the Hampshire Jam. Suivant le principe que Live at the Hampshire Jam était un excellent album, NYX est une coche au-dessus avec la superbe et nerveuse The Cyanide Virus, ainsi qu’une qualité sonore un peu plus profonde et nettement plus précise. NYX est un excellent album qui finira sans aucun doute dans le Top 10 de 2010, en attendant que les années en fassent un classique et un incontournable en MÉ séquencée.