Fondé en 1985, Art Boulevard avait pour ambition de mêler questionnement existentiel et perfection pop; le groupe souhaitait en effet se profiler au delà d'une simple révolte adolescente et prendre la peine d'écrire de chansons travaillées. Les musiciens brûleront les étapes en enregistrant sans s'être jamais posés sur une scène; le résultat les satisfera peu mais les aidera à mieux se situer. Seconde démo, des concerts et les choses sérieuses débutent; une participation au Festival 'Arezzo Wave' (important festival alternatif) en 1987 et donc un morceau sur la compilation tirée de l'événement. La même année, Art Boulevard enregistre un premier EP 'The favourite toy'. Hélas, le disque mettra du temps à sortir, sera mal distribué et la désillusion qui suivra conduira les jeunes gens à la séparation. Une fois de plus, c'est l'excellent label Spittle qui trouve le moyen d'exhumer les anciennes bandes pour nous faire découvrir l'une de ces innombrables formations dont personne n'a jamais décelé le potentiel...Et potentiel, il y avait c'est certain. L'option de la compilation est le retour en arrière, depuis les quatre compositions de 'The favourite toy' aux premiers enregistrements. Nous découvrons ainsi une formation clairement influencée par la cold wave mais d'une certaine manière presque trop passionnée pour voir son travail réduit à l'étiquette de 'musique froide'. Une chose est sûre, dès le début, nos Italiens ont soigné leurs mélodies et leurs arrangements ('Fiction', le titre le plus froid). On les voit néanmoins progresser vers une pop post punk qui m'évoque volontiers des échos de Talk Talk ('Return journey'), notamment dans les intonations de la voix, même si les orchestrations sont plus dépouillées. Notons le rôle discret mais fort à propos du clavier complétant à merveille les ambiances des chansons. 'The favourite toy' apparaît donc comme le point d'orgue de cette brève carrière et assurément les jeunes gens avaient de quoi en être fiers; voilà de la pop de qualité, accrocheuse dans ses mélodies, un peu triste dans son feeling, interprétée avec conviction ('Everyplace everyhour'). Ces lignes vous parlent ? N'hésitez plus alors...