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Shellac › Excellent Italian Greyhound

cd • 9 titres • 42:19 min

  • 1The End of Radio
  • 2Steady As She Goes
  • 3Be Prepared
  • 4Elephant
  • 5Genuine Lulabelle
  • 6Kittypants
  • 7Boycott
  • 8Paco
  • 9Spoke

informations

Ingé-son (live sound) : Bill Skibbe - Masterisé par Steve Rooke

artwork par Jay Ryan

line up

Steve Albini (guitare), Todd Trainer (batterie), Bob Weston (basse)

Musiciens additionnels : Andrew Mason (tape operator)

chronique

Si je devais faire découvrir le rock'n'roll à un gamin de 14 piges, Excellent Italian Greyhound serait une excellente option. Un disque au son tout de même bien imposant, actuel, mais qui met à nu, jusqu'à l'os, tous les mensonges du rock. Shellac, on le sait, c'est à la fois le back to basics ultime et la sophistication du tueur à gages, celui qui aiguse ses couteaux pendant 2 jours sans s'arrêter, avec d'aller trucider des civils au hasard dans un centre commercial avec la rapidité d'un ninja. No bullshit, comme on dit là-bas. Shellac, c'est le nom de la résine dont on faisait les 78 tours avant les années 50, pour vous situer l'esprit. Une sorte de réaction à un trop plein de n'importe quoi en cette fatidique année 94, et qui perdure depuis. Aucun passéisme, aucune influence traçable, aucune idéologie, aucun copinage avec aucun label ni scène que ce soit... Shellac fait cavalier seul, publiant un album tout les ouatmille ans, en privilégiant toujours le format vinyle, méprisant ouvertement ceux qui s'obstinent encore à les acheter en cd... Cet Excellent Italian Greyhound ne déroge pas à la règle, puisque l'édition vinyle contient le cd, pour le même prix. Alors moi aussi j'ai envie de vous la jouer no bullshit pour ce coup : cet album laisse sur sa faim. Ce n'est pas la durée puisqu'il est un poil plus long que les précédents. Non, simplement on a l'impression que le power trio aurait largement pu pousser plus loin, qu'ils en avaient encore beaucoup sous le coude. Le début du disque est pourtant magistral, avec cet exercice d'équilibriste qu'est The End of Radio : une basse et une voix complètement autistes, et un couple batterie/guitare qui n'intervient que sporadiquement... Il y a une distanciation et une conceptualisation qui peut faire penser au post-punk anglais, mais l'énormité du son couplé à la voix à l'accent si américain d'Albini atomise bien vite cette référence... Sans parler de Steady As She Goes, gros tube rock'n'roll au moins aussi bien gaulé que le hit pareillement nommé des Raconteurs ou que, au hasard, "My Sharona". Plus loin, il y a Elephant, mais aucun rapport avec les White Stripes (hélas, car voilà qui aurait été intéressant), puisqu'il s'agit d'une de ces compos laconiques où Albini lâche un de ses slogans misanthropes ("repeat the lie. that makes it true", tu l'as dit, bouffi). Evidemment, ce style désabusé finit par lasser, notamment sur la partie parlée centrale de Genuine Lullabelle, qui commençait pourtant bien sur un mode western à la Dead Man... Il faut l'entendre annôner "everybody party, party haaaarrrd" de sa voix à la con, dans un grand moment de hors-sujet qui fera pousser un bon "on s'en fout!!" aux plus impatients. Le comble vient de cette voix espagnole à la fin du titre, que je soupçonne Albini d'avoir glissé là par pure défiance envers nos nerfs. La production, ça n'étonnera personne, est d'une homogénéité totale tout au long du disque, pas la moindre variation dans le son de gratte, de basse, de batterie, pas le moindre effet sur la voix. Tout semble avoir été enregistré live dans le studio en une traite, et il se peut bien que ce soit le cas, connaissant les hommes d'Albini. Dommage, décidément, que la fin de l'album s'égare dans un n'importe quoi qui se veut ultra subversif mais qui finit par ressembler à un groupe de math rock en plein exercice d'étirage de doigts. C'est bien de sortir des carcans du noise rock classique, encore faut-il proposer autre chose à la place. Mais ne punissons pas cet album pour s'être vautré à un jeu où bien peu ont réussi, il y a tout de même cet enchaînement mortel des 3 premiers titres, avec ce Be Prepared que j'ai d'abord cru repris de la chanson du méchant Scar dans Le Roi Lion, c'est vous dire ! Albini aime à désorienter, et il le fait bien. Parfois, on le suit, parfois, on préfère faire comme lui : ignorer ce qui se passe. Accessoirement, ce disque concours pour le titre du son de batterie le plus incroyablement vivant et réaliste jamais enregistré.

note       Publiée le lundi 14 juin 2010

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    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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    C'est le seul que je possède ('Dude incredible') mais ça fait longtemps que je ne l'ai pas écouté et n'ayant pas régulièrement écouté les autres, pas sûr d'être qualifié pour écrire dessus...

    Message édité le 09-12-2023 à 18:50 par Shelleyan

    Tamerlan Envoyez un message privé àTamerlan

    Personne pour chroniquer Dude Incredible, le dernier en date ? Il fait pourtant partie des meilleurs du groupe, avec une prod encore plus monstrueuse que les autres monstrueuses.

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    Raven Envoyez un message privé àRaven
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    necromoonutopia666 Envoyez un message privé ànecromoonutopia666

    Excellent, l'analogie avec le roi lion pour "be prepared", je revois encore les hyènes marcher au pas genre défilé IIIème reich antropomorphique.

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    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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    vu sur scène à lyon au fait : une grosse claquouze des familles, j'en ai encore la joue purulente...