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Irm › Order4
- 2010 • Cold meat industry CMI 205 • 1 CD digipack
cd • 4 titres • 60:00 min
- 1Order115:00
- 2Order215:00
- 3Order315:00
- 4Order415:00
informations
Mastering par Peter Andersson
Artwork par Stefan Danielsson
line up
Erik Jarl, Martin Bladh, Michael Oretoft
chronique
- rituel physiologique profane
Indications of Nigredo était prometteur, Order4 a tenu promesse. Enregistré en 2008 soit trois ans après le très ambitieux Virgin Mind et dans la foulée du maxi, ce nouvel album qui bien failli devenir une arlésienne verra finalement le jour au printemps 2010. Comme prévu, le son a encore bien maturé et c'est une formation encore plus sûre d'elle-même qui nous livre ce bloc compact, extrêmement mesuré et calculé de quatre quarts d'heure présentés sous forme de rituel d'un genre bien spécifique : la castration. Order1 évoque la réflexion mi-exogène mi-psychique de la préparation elle-même. On rentre alors dans une zone floue entre surréalisme, hérésie, pseudo-science alchimique et performance sacrificielle -on violence screen- qui résonne souvent avec les propres expériences masochistes de Martin. La composition sonore se fait quant à elle sous l'ordre de scènes qui parfois se juxtaposent, parfois surgissent sans crier gare si bien que l'on se retrouve vite cloué à sa chaise en attendant le prochain acte, comme dans les films les plus viscéraux de Buñuel. Les drones et les effets stéréoscopiques en plein équilibre entre dissonnance et pureté physique se rallient aux territoires sanguinolents de Daniel Menche, mais invoquent aussi des références plus subtiles telles Jani Christou dans ce sens imparable de la construction atonale. Niveau intensité sonore, c'est un pas en avant qui est ici effectué, bien au delà des considérations post-industrielles classique ou politiques. On rentre simplement dans un autre domaine, de l'ordre d'une musique concrète chirurgicale : on y entend ici et là le coeur battre, des chairs frémir, des notes tomber, des voix dont chacune possède un timbre particulier prendre contrôle du déroulement des opérations. Inutile d'ailleurs de souligner la qualité de la production laissée aux soins de Peter Andersson qui a atteint la perfection de cette discipline depuis Metamorphyses. Arrivent donc Order2 et Order3, soit le modus operandi de l'ablation de chaque testicule par un processus méticuleux et détaillé. Tandis que Martin scande les ordres, Michael en fond sonore récite la liste des outils et des produits nécessaires au bon déroulement de l'opération. Après plusieurs éprouvantes étapes, Order2 se terminera sur un mur sonore déchirant tandis qu'Order3 s'achèvera dans une sorte d'égoût de chair finalement clotûré par un électrocardiogramme plat. Order4, le titre post-opératoire quasiment religieux dans sa tension grandissante fait le bilan du rituel dans un refus de toute transcendance. Le corps mutilé revient sur lui-même, se perd dans ses photographies, comme les performances meurent dans leurs propres documentations. IRM charcute et balaie le corps, tire vers le haut tout en écrasant au sol. Tandis que s'égrènent les évidences, l'impossible surréaliste surgit : "I want to fade out, live these words; take them upon me, literally. What I do is final; like a stumbling block, a private implosion of surplus words, of repeated images." Quelques notes viendront tisser l'unique trame mélodique de l'album tandis que reviennent les symptômes du nigredo avant que ne surgisse le dernier échelon de violence pour finir de nous éparpiller... on violence screen.
note Publiée le samedi 12 juin 2010
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- Harry Dickson › Envoyez un message privé àHarry Dickson
Mean man's dream.
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- sourdicus › Envoyez un message privé àsourdicus
Apres quelques verres de Laphroaig, il devient au contraire très organique et vivant...
- saïmone › Envoyez un message privé àsaïmone
Un disque plutôt SF, finalement. Perdu dans le vide de l'espace, un maigre contact radio, à osciller sur soi-même à une vitesse vertigineuse
- Note donnée au disque :
- saïmone › Envoyez un message privé àsaïmone
Intéressant. Par contre je suis passé à 10 000 km du concept
- Note donnée au disque :
- ericbaisons › Envoyez un message privé àericbaisons
Pas besoin, Order4 est un meilleur coupe-faim que le mediator