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Birth › Birth

8 titres - 54:05 min

  • 1/ Subliminal Ink
  • 2/ Digital Burrito
  • 3/ 6 More Minutes
  • 4/ 2 Pho
  • 5/ Trouble Bubble
  • 6/ Dan Dockrill
  • 7/ Cows
  • 8/ X1+E

informations

Enregistré du 19 au 22 Octobre 1999 à Mr. Small's Funhouse, Pittsburgh, PA. - Masterisé à Absolute Audio, NYC par Fred Kevorkian - Mixé par Peter Beckerman - Ingé-son : Peter Beckerman

line up

Jeremy Bleich (basse, claviers), Joe Tomino (batterie, percussion), Joshua Smith (saxophones ténor et alto, électronique, claviers)

chronique

  • downtown jazz from hell

Allez, un de mes albums préférés de Jazz, toutes sous-tendances confondues... Ces mecs vont vous surprendre... Leur jazz à eux ne pose pas de questions et rentre dans le lard derechef, exulte sa force et dégage un plaisir de jouer qu'on ne pensait retrouver que chez les japonais, sauf qu'ici on est à New York et que ça s'entend ! Birth est un trio jazz à l'énergie exacerbée venu de Cleveland pour en découdre avec la scène downtown de la grosse pomme, c'est tout ce qu'on sait. Mené par le saxophoniste Joshua Smith, il n'en laisse pas moins une place démesurée à une section rythmique outrageusement lourde et syncopée. Il y a même ce petit plus qui décape agréablement les oreilles : les manipulations électroniques directement imposées sur le saxo à l'occasion d'un break, qui finissent par prendre le pas sur un X1+E final qui se révèle juste être une bombe lacrymogène drum'n'bass achevant les dernières récalcitrances. Ce n'est pas vraiment du free, difficile également de déterminer la part d'impro, mais on s'en fout, ce disque défouraille, charcle, lamine, ramone, épile, fracasse, défonce, ça vous inspire ? On peut y voir des éléments de Post Bop, voire du Death Jazz japonais dans l'approche in your face, mais en réalité Birth semble bel et bien faire bande à part, adoubés par John Zorn mais aucunement rattachés à son écurie, proches de l'esprit Knitting Factory sans y être affiliés, d'où la différence radicale avec Sex Mob, à qui on serait tenté de les rapprocher au premier abord. Là où Sex Mob enrobe, joue de la référence et du détournement, des codes visuels et mélodiques, Birth n'offre rien de plus que sa musique, ne cherche pas à vulgariser quoi que soit ni même visiblement à calculer. C'est un groupe voué à la scène, aux antipodes des branlettes zorniennes qui conceptualisent le moindre pet (tendance énervante, même si la qualité des disques est souvent là, on est d'accord). Ici, dès le début, ça sent la sueur et l'huile de coude ; et Digital Burrito est un champ de bataille hérissé de pics d'intensité chaud bouillants sur une ligne de basse qui coule comme de la lave en fusion... On en ressort exsangue, mais la noise de 6 More Minutes vient en rajouter dans nos pauvres synapses esseulées, avant un démarrage totalement éjaculatoire, duel de catch thaïlandais à la mort entre C3P0 et Sagat avec la barre de furie dans le rouge clignotant. ça tue, et c'est même l'une des plus grandes tueries jazz qui soient à mon humble connaissance. Et ce qui est bien, c'est que cette intensité tout bonnement prodigieuse, ils la maintiennent sur 50 minutes, sans temps mort loin de là, et en s'octroyant quelques belles gerbes d'écho sur le saxo sur 2 Pho (ça rime), ménageant une fin de morceau titanesque, à se jeter contre les murs. Et tout ça pour un disque d'une immédiateté totale, qui met d'entrée en terrain connu (du moins pour la plupart d'entre nous). Et pour cause, le batteur ne joue pas jazz pour un sou, c'est plutôt le genre Dale Crover en plus véloce, en mode rageux la plupart du temps, donc au jeu très rock, voire noise rock. Il faut l'entendre breaker comme un diable de Tasmanie sur Trouble Bubble, référence que les plus esthètes d'entre vous n'auront pas manqué de relever. Joe Tomino, car c'est de lui dont je cause, suivra ensuite une solide carrière derrière les fûts de la scène underground new-yorkaise, que ce soit avec Dub Trio, Battle of Mice, ou en backing band de Peeping Tom. J'aime les disques qui racontent des histoires, celui-là n'en raconte aucune, il jubile de tout ses pores sa joie de vivre et de tout casser, et ça aussi, moi, j'aime.

note       Publiée le dimanche 23 mai 2010

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Procrastin Envoyez un message privé àProcrastin

Ce serait pas un hommage furtif à Starless de KC la basse de Digital Burrito?

Note donnée au disque :       
Procrastin Envoyez un message privé àProcrastin

Cette spontanéité... Dariev a très bien dépeint le tableau. De tendance hermétique aux Zornettes, ici je jubile. j'y connais rien au jazz mais j'y retrouve un peu la même énergie que dans le Morse de Jean-Louis. Le batteur n'y est sans doute pas pour rien! Sinon le lien pour le skeud est mort, par contre tout l'album est ici

Message édité le 25-02-2023 à 14:18 par Procrastin

Note donnée au disque :       
Khyber Envoyez un message privé àKhyber

pour info, à priori commandable via le site du bass-/clavièriste J. Bleich pour $12 // http://www.jeremybleich.com/audio.html

Reflection Envoyez un message privé àReflection

Introuvable en ce qui me concerne... Et c'est bien dommage d'ailleur.

dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
avatar

bon, hem, certes ce disque-là est bel et bien sorti, mais je me contenterai de rappeler innocemment qu'en tapant où vous savez le nom d'un groupe plus un titre de chanson, il est très courant de tomber sur un mec qui a propose tout l'album en download. Rien de très illégal, de toutes façons si on voulait l'acheter on pourrait pas (c'est bien entendu rigoureusement introuvable car probablement pressé a peu d'exemplaires, sans moyens). Certains vont me traiter d'inciteur à l'assistanat, mais bon en bon connard egocentrique qui s'assume, j'aime bien que mes 6/6 soient écoutés, car ce disque défouraille sa grand-mère, comme on dit dans les cercles d'initiés.