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John Surman › Road to Saint Ives

  • 1990 • Ecm ECM 1418 • 1 CD

cd • 12 titres • 53:33 min

  • 1Polperro
  • 2Tintagel
  • 3Tethevy Quoit
  • 4Rame Head
  • 5Mevagissey
  • 6Lostwithiel
  • 7Perranporth
  • 8Bodmin Moor
  • 9Kelly Bray
  • 10Piperspool
  • 11Marazion
  • 12Bedruthan Steps

informations

Produit par Manfred Eicher - Ingé-son : Jan Erik Kongshaug

chronique

  • jazz contemporain ?

Saint-Ives, c'est un peu le bout du monde... Petite ville portuaire tout à la pointe du compté de Cornouailles, la route qui y mène doit forcément avoir quelque chose de mystique pour avoir inspiré une telle œuvre à John Surman, discret saxophoniste anglais ayant officié aux côtés de pas mal de grands noms durant les années 70. Dès Polperro, on sent que l'on a affaire à un album virtuose, tutoyant le classique dans l'ambition et l'instrumentation, provoquant des émotions d'une clarté pas si souvent rencontrée dans le jazz, genre changeant par excellence. Tintagel, pièce de résistance de l'album, serpente avec une grâce divine le long d'une plage de claviers liturgiques, comme en surimpression, comme dans un film lorsque la musique couvre tout effet sonore, ou encore lorsque l'on regarde paisiblement les éléments se déchaîner depuis la vitre d'une voiture. L'overdub permet ce genre de beaux décalages, et de cumuler les couches d'instruments pour en modifier les timbres, en oubliant tout élément rythmique. On peut alors parler de musique du souvenir enfoui, enseveli sous le sable gris et doux des années écoulées, celui qui réchauffe la plante des pieds lorsque l'on reprend cette route... Remontent au fil des écoutes les souvenirs d'enfance, de la danse des heures passées à se perdre dans les donjons de Zelda sur Game Boy (Rame Head, véritable sublimation des mélodies composées par Kazumi Tokata pourtant 2 ans plus tard...), avant de se retrouver face à quelque cristal tournant sur lui-même en dégageant une lumière bleutée (Mevagissey). Tous ces lieux-dits qui jalonnent notre route vers le bout du monde existent-ils vraiment, où ne sont-ils que des songes, mots inventés pour nommer les étranges coquillages trouvés sur la plage de l'île du Poisson-Rêve ? Et dire que les mélodies de Surman, toutes d'une beauté à tomber, sont improvisées sur ses boucles synthétiques... L'effet est étonnant sur un morceau comme Piperspool, qui annonce véritablement tout un pan de l'ambient et même de certains sons house à venir. Des trois instruments avec lesquels Surman improvise, c'est la clarinette qui révèle le plus de vertus curatives. Le jeu et la production sont d'une sobriété absolue, monacale, sculptant au final une musique intemporelle, introspective mais jamais cérébrale, accessible mais jamais planante, définitivement hors-champ. Il n'y a qu'une seule route qui mène au paradis sur terre, et elle est longue à sens unique. Seul la mer y prolonge l'horizon.

note       Publiée le jeudi 20 mai 2010

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    commentaires

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    nicola Envoyez un message privé ànicola

    Je ne sais pas s’il y a un rapport mais st Ives est la ville où la famille de Virginia Woolf passait ses étés quand elle était gosse.

    ericbaisons Envoyez un message privé àericbaisons

    Vu en concert, c'etait grand. Un grand clarinettiste parmi les grands